Premier film d’un réalisateur très prometteur, District 9 séduit d’abord par des effets spéciaux invisibles tant leur réalisme est saisissant. De fait, comme l’illustrent les 20 premières minutes du film traitées sur le ton du documentaire, c’est vers une veine plus réaliste que Blomkamp tire le film de science-fiction. Malheureusement, cela le pousse à adopter un style extrêmement glauque, qui nécessite parfois d’avoir le cœur bien accroché. Mais c’est finalement ce qui contribue à faire de ce film un film extrêmement immersif, constamment prenant et très original dans son approche, faisant des extraterrestres des êtres comme tout le monde (si l’on ose dire !) qui ne cherchent qu’à retourner chez eux, mais se heurtent à l’incompréhension et à la cupidité des humains. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le film parvient (presque) à garder le recul nécessaire et à éviter l’écueil de la naïveté et du moralisme, tout en faisant réfléchir. Moralisme qu’on retrouvera en revanche dans le film suivant de Blomkamp, Elysium, mais dans lequel le réalisateur confirmera son talent incroyable de mise en scène par un travail sur l’image et sur le son encore plus incroyable que dans District 9. Et plus tard, avec Chappie, le réalisateur sud-africain confirmera qu'il est décidément un réalisateur sur lequel il faut compter.