Django Renard contre Jamie Foxx

Lacune vieille de plusieurs décennies, je m’étais juré de voir ce "Django" version Corbucci, après m’être délecté de l’essai Tarantinesque quasi-éponyme.

Si Nero arrive à incarner ce personnage sombre non sans une certaine élégance, ce Franco de porc parvient surtout à lever la damoiselle en détresse en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Une véritable gravure de mode. A défaut d’être ultra charismatique et sympathique, il traîne sa mine patibulaire et son cercueil, qu’il protège comme la prunelle de ses yeux bleus. Bleus, comme le ciel azurien.

Dans son cercueil on s’en doute, sa botte secrète, qu’il n’hésitera pas à utiliser à de (trop) nombreuses reprises dès que l’histoire s’enlise un peu dans la gadoue. Boueuse. C’est d’ailleurs ainsi que l’on pourrait qualifier la réalisation de Sergio, pas Leone – tologue du tout, et pas inspiré surtout. La photo est un poil cradingue, le décor sonne faux, la musique, même si sympathique, se répète en boucle. Le jeu des acteurs apparait comme inégal voire carrément approximatif.

Coincé entre le Major Jackson et le Général Rodriguez (père et fils), Django enchaîne les kills à la sulfateuse. Les hommes tombent comme des mouches, devant cette Gatling (Turner) qui a la fièvre au corps. Rusé comme un renard, Django saura se faire les bons alliés au bon moment. Un "Nero Spiritual" de circonstance…

Mais contrairement à un Steven "Seagull", Django est lent à la détente. Et maladroit, en témoigne ce rebondissement complètement absurde avec l'or, le fusil et les sables mouvants, brisant le côté intrépide et roi de la gâchette du héros. Maltraité avant une séquence finale assez ridicule comparée aux différentes boucheries auxquelles on aura pu assister au préalable, cette scène vient clôturer une heure 30 de spectacle, qui à mes yeux en auront paru deux. Je ne te remercie pas Sergio, j’en avais le corps bouffi !
Gothic
5
Écrit par

Créée

le 30 déc. 2013

Critique lue 1.8K fois

48 j'aime

14 commentaires

Gothic

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

48
14

D'autres avis sur Django

Django
B_Jérémy
7

La violence engendre la violence

Merci. De quoi ? De ce que tu as fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour toi. Merci quand même. Arrête de me remercier. Qui sait si j'ai bien fait. Je te remercie parce que,...

le 24 juil. 2020

60 j'aime

35

Django
Gothic
5

Django Renard contre Jamie Foxx

Lacune vieille de plusieurs décennies, je m’étais juré de voir ce "Django" version Corbucci, après m’être délecté de l’essai Tarantinesque quasi-éponyme. Si Nero arrive à incarner ce personnage...

le 30 déc. 2013

48 j'aime

14

Django
Torpenn
4

De la petite bière...

Adulé ici comme ailleurs à un niveau parfaitement incompréhensible, Django se révèle en tout cas parfaitement caractéristique du western spaghetti, les films de Leone s'apparentant de plus en plus...

le 31 janv. 2012

48 j'aime

16

Du même critique

Lucy
Gothic
2

Tebé or not tebé

Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...

le 7 déc. 2014

276 j'aime

53

Blade Runner
Gothic
10

Le Discours d’un Roy

[SPOILERS/GACHAGE] Nombreux sont les spectateurs de "Blade Runner" à jamais marqués par le monologue final de Roy Batty, ce frisson ininterrompu le temps de quelques lignes prononcées par un Rutger...

le 3 mars 2014

261 j'aime

64

Bienvenue à Gattaca
Gothic
10

Ah ! Non ! C'est un peu court, génome !

A la suite d'un "accident", Jérôme est en fauteuil. Devenu "semi-homme" pense-t-il, ce mytho contrit ressent le besoin de s'évader, tandis qu'à Gattaca, Vincent est las de jouer les majordomes. Ce...

le 16 oct. 2014

257 j'aime

39