---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série. Tu es ici au quinzième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici :
https://www.senscritique.com/liste/Beauty_of_the_Beast/1620017#page-1/
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux lire, mais certains passages te sembleront obscurs. Je m'en excuse d'avance. Bonne soirée. --
J’ai encore quelques heures à tuer avant de retrouver Lycaon, mais peu importe. J’ai découvert les Etats-Unis avec délice. Ici, les humains voient tout en plus grand, en plus lumineux, en plus rapide. C’est vertigineux. Je repense à mes plaines enneigées natales, à la ville d’origine chaleureuse de Lycaon. Pas étonnant que nos chemins aient bifurqués. Mais c’est bientôt fini tout ça. Je n’aurais pas pu trouver mieux comme film pour coïncider avec mon arrivée sur le territoire américain. Enfermé dans ma petite chambre d’hôtel, l’ordinateur posé sur les grands draps un peu jaunis : Dog Soldiers.
La première fois que j’ai lu ce titre, il m’a fait rire. Etait-ce une comédie ? Ou un navet des plus sérieux ? Maintenant que j’ai vu le film, je ne sais pas trop comment répondre à cette question. Evidemment et objectivement, la seconde proposition est la plus valide, mais mon coeur s’attache à ce petit essai plutôt raté mais plein de volonté et de bravoure.
Pour être tout à fait honnête cette fin de mois aura été assez remplie pour que je trouve le temps de voir les film mais pas d’en écrire les critiques. C’est à rebours que je m’y applique, avec une solide base de notes que je prenait pendant le visionnage. Et il y a une phrase dans ces notes qui résume tout :
« Le mieux dans ce film, c’était le chien ».
Alors oui ça sonne un peu réducteur, mais il y a une deuxième dimension derrière cette simple phrase : Ok le scénario coté humain est assez risible. On est avec des militaires badass, qui font des blagues quand ils sont blessés et qui ramassent les boyaux qui tombent par terre pour les enfourner dans la blessure comme si c’était un vulgaire sac de pomme de terre. Mais, et je ne sais pas vraiment d’où ça vient, il y a un réel amour pour notre espèce qui transperce cette histoire. Alors d’abord et de manière plutôt évidente il y a cette première scène, ou le type refuse d’abattre un chien, au prix de sa carrière. On voit ça tellement peu souvent, et encore moins dans un film d’action militaire testosteroné qu’on se demande d’où sort cette idée et si elle a vraiment sa place ici, mais c’est ce qui la rend d’autant plus belle. Et par la suite, on a l’impression que tout est bâclé, sauf ce qui concerne les loups : il y a une façon assez subtile de les amener, en les mettant à égalité avec les humains : l’humain observateur voit en vert, tandis que le loup qui l’observe voit en noir et blanc. Surtout, les effets spéciaux concernant les loups sont propres. Sans que les créatures soient incroyablement sexy, il y a un dosage assez bien fait entre leur temps d’apparition à l’écran et la réussite de leur design.
Alors bon, pour pas sembler d’une totale mauvaise foi je vais -ça va finir par devenir une habitude- remplir le panier « pas bien » : pas bien le montage, pas bien les plans sur la nature qui ont pourtant tellement de potentiel, pas bien l’aspect téléfilm global, pas bien les références au Petit Chaperon Rouge et aux Trois Petits Cochons qui auraient pu être intéressantes si elles n’étaient pas tombé de nul part de manière totalement gratuite, pas bien les plans voitures tournés dans une voiture à l’arrêt alors qu’elle est censée rouler, pas bien ET ridicule le type qui s’empale tout seul comme un con sur une branche, pas bien le fait d’avoir oublié de maquiller le personnage qui est censé être blessé, pas bien le twist final qui n’a aucun sens...
Bon d’accord, mon panier est bien rempli et je devrais admettre que le film est simplement mauvais. Mais il y a un dernier petit élément qui m’empêche de détester totalement ce film : il y a Alfred de Gotham qui joue le chef. Et je l’adore. Et son frère d’arme mort s’appelait Oswald, et un autre type s’appelle Bruce. Je sais ce n’est absolument pas de la faute du film, mais ça me fait bien l’aimer quand même. Et puis bon...
Le mieux dans ce film c’était le chien.