Auréolé de son (faux) remake de Evil Dead en 2013, le réalisateur uruguayen Fede Álvarez reste dans l'horreur avec cette fois-ci une histoire originale, co-écrite avec son fidèle associé Rodo Sayagues, narrant comme un petit groupe de cambrioleurs se retrouve piégé dans la baraque qu'ils dévalisaient par le propriétaire des lieux, un aveugle bien décidé à ne pas les laisser partir. Un pitch hautement inédit donc, qui aurait pu n'être qu'un vulgaire slasher sans le talent évident d'Álvarez pour nous maintenir en haleine...
Après le gore qui tâche, place à la peur du noir et la crainte du moindre bruit. Concocté avec soin et mis en scène avec le même talent, Don't Breathe regorge de trouvailles visuelles intéressantes, de séquences imaginatives et de rebondissements soutenus caractérisés par une gestion totale de l'environnement proposé. Renversant les codes du home invasion avec brio, Álvarez nous garantie un suspense palpable et maîtrisé, non sans avoir offert au spectateur quelques passages sanglants du meilleur effet, le tout dans un huis-clos étouffant.
Jouant efficacement avec la pénombre sans tomber dans l'approximatif irregardable grâce à une magnifique photographie et l'utilisation à bon escient du night shot, mettant en scène des adolescents sans pour autant proposer un teen movie décérébré, Don't Breathe s'immisce avec force dans le genre, mélangeant autant thriller sous tension que film d'horreur brutal et atmosphère quasi-fantastique. Sans apporter forcément sa pierre à l'édifice, Fede Álvarez parvient à proposer une œuvre sensiblement originale, prenante et efficiente sans — pour le moment — tourner en rond. Chapeau bas.