Bon j'ai pas encore lu les critiques de mes éclaireurs parce que déjà y'en a une vingtaine et en plus j'aime pas lire... Mais j'ai surtout bien fait car je pense que je n'aurais plus rien eu à dire sur le film tellement tout a dû être dit.
M'en fous j'y va de mon grain de sable moi aussi. Dunkirk, ouais parce que j'aime pas dire Dunkerque... on dirait un nom de patelin nordique... ridicule. Le nouveau-né du grand blond avec un manteau noir, Xavier... euh Christopher Nolan, l'homme qui ne sourit jamais mais qu'est très drôle d'après Edgar Wright.
Après avoir repoussé les limites du rêve et du temps, le papa de la trilogie Dark Knight nous plonge (bordel le mot est bien choisit !) en plein vent, le sableux au visage et la flotte dans les bottes, à Dunkerque en 1940. Quand c'est que les soldats britanniques ont fui la France à cause qu'ils étaient embêtés par les gammées. Bon ok c'est un peu un résumé à la toto caca mais en gros c'est ça nan ?
C'est en 2002, avec Insomnia qu'il faut remonter pour trouver un film de Nolan réaliste, ni super héros, ni camionnette qui tombe au ralenti dans l'eau, ni McConaughey qui a pour fils le frangin Affleck. Il fut troublant et intéressant de voir ce réalisateur qui a grave la cote depuis des années se payer le luxe de reproduire un tel moment de cette époque. En même temps après Interstellar que pouvait-il faire repousser comme limite à part les cheveux d'Anne Hathaway ?
V'là donc qu'avec impatience je me retrouve plongé dans ce survival pur, s'il est inévitable de le comparer au récent Fury Road, qui m'a d'ailleurs bien plus fait kiffer, Dunkirk monte crescendo et avec un grand brio. Au début je comprenais pas ce délire de
- La Jetée : 1 semaine
- La mer : 1 Jour
- Les airs : 1 heure
Puis tout à pris sens à un certain moment, tout a fini par se compléter petit à petit, c'est là qu'on voit que Nolan est un grand quand il s'agit de jouer avec le temps. J'en revenais pas de voir un passage en mer au loin, vue du cockpit de l'avion pour finalement retrouver ce passage plus tard vue du bateau. Un montage tout simplement grandiose, même si j'ai quelques légers reproches à faire sur certains passages où ça aurait mérité plus de points de vue, mais rien d'alarmant. L'ambiance sonore est quant à elle démente, les avions qui sifflent, les balles qui percutent, les bateaux qui chavirent et j'en passe...
La mise en scène elle, est folle, le montage y est forcément pour beaucoup mais j'ai clairement jamais ressenti ça, ou très rarement, ce genre de scène où dans ma tête j'me disais "Arrête putain, j'en peux plus... mais continue quand même bordel !". La scène où
un des pilotes manque de se noyer dans son cockpit parce que son toit ne s'ouvrait pas, accoté à la scène dans la chaloupe criblée de balles qui commence à prendre l'eau
... je...je sais même pas comment j'étais en fait... j'en pouvais plus !
Puis la bande originale signée Hans Zimmer forcément, si séparé du film ça doit pas être la même salade, avec les images c'est d'une puissance d'enculé ! Ouais j'le dit, y'a un des morceaux, je sais pas son nom, j'avais les larmes, pas un morceau paisible comme à la fin, nan un morceau, un ronronnement, limite à la Shutter Island, un truc qui prend aux tripes et qui te broie de jouissance.
Bref, je vais me calmer le sifflet un peu... mais putain ! Coté photographie, c'est particulièrement dans les airs que j'ai été bluffé, le ciel qui se confond avec la mer, juste woaw... pour le reste c'est classe certes mais plutôt classique, ça ne m'a pas soufflé à chaque plan.
Pour ce qui est du casting, qui m'a poussé à voir le film en vostfr forcément, bien qu'on m'ait dit "de toute façon y'a peu de dialogues... ça change rien", ceux qui disent ça, je vous pisse dans les chaussons les copains. Sans dec... déjà y'a bien plus de dialogues que ce qu'on m'a laissé entendre et en plus l’immersion bon sang ! Une scène avec des english qui causent avec des français ça a quand même plus de gueule en version originale nan ?
Puis TOM HARDY merde ! Ouais nan mais là j'en arrive à la partie fan boy de malade donc méfiez-vous... Bon dieu, je suis pas de la jaquette mais ce mec est orgasmique, cette voix, même à travers un foutu masque est d'une jouissance absolue, puis ce regard... qui plait tant à Nolan d'ailleurs puisqu’il a avoué aimer cacher le reste de son visage parce qu'il avait tellement de talent rien qu'avec un seul œil. J'avais même envie de voir le film surtout pour lui, je suis une vraie groupie... bon j'irais pas gueuler comme les pucelles durant l'avant-première à Londres parce qu'elles ont vues leur Harry Styles mais y'a quand même un fanatisme derrière.
Le fameux Harry Styles des One Direction, groupe dont je m'en tape le sablier mais comme d'un mammouth se tape d'une fourmis. D'ailleurs on ne le voit pas tant que ça et tant mieux parce qu'il a une tête de con avec ses oreilles aux tempes... Au-delà de ça il s'en sort comme il faut. Mais c'est surtout Fionn Whitehead qui balance une belle perf, malgré tout avec un simple regard Tom les bouffe tous mais bon... On a quand même du beau monde, rien qu'avec le génial Cillian Murphy ici bien loin de ses rôles de beau gosse à grande gueule, un Mark Rylance touchant, Kenneth Branagh et James d'Arcy sont impec également.
Sans oublier le caméo vocal de Michael Caine forcément, j'ai découvert ça dans un article mais j'y ai même pas fait gaffe pendant le film, alors que je savais où il se trouve...
En bref, Nolan réalise ici un film sous tension à l'efficacité remarquable, sans une goutte de sang mesdames et messieurs, il tient toujours à ça le Chris. Sortir de la salle a provoqué un changement assez radical, passer d'une chronologie brillamment façonnée à une virée en C4 Picasso... j'vous cache pas que ça change le game.
Et si tous les grands réalisateurs devaient un jour réaliser un film de guerre ?
Quoi qu'il en soit, comme dirait Merlin : "On vous a demandé le chemin de la plage à vous ?"