Elliott (Henry Thomas), petit garçon solitaire, découvre dans son jardin un extraterrestre, qui appartenait à une mission botanique de l’espace, partie en catastrophe de la Terre. Entre les deux, un lien psychique et une forte amitié se créent. Mais le gouvernement américain recherche activement la créature oubliée sur Terre…


Steven Spielberg a toujours été un grand enfant. C’est ce qui fait la magie toute particulière de son cinéma, même quand il manie des créatures dangereuses et menaçantes comme des dinosaures. Avec ses jouets d’adultes, tels que caméra et animatroniques, Spielberg rattrape l’enfance qu’il n’a jamais vraiment eu, et nous en fait profiter. C’est peut-être dans E.T. l’extraterrestre que l’on retrouve le mieux en Spielberg cet enfant qui, pour arrêter de grandir trop vite, décida tout simplement d’arrêter de grandir.
Il nous propose donc un conte merveilleux où, selon la grande tradition du film d’aventures enfantines, les enfants agissent au fond en vrais adultes, et les adultes en véritables enfants. On suit donc avec plaisir Elliott dans sa quête d’amitié, d’autant qu’Henry Thomas n’a pas le côté tête-à-claques qui caractérise tant d’enfants du cinéma américain. En face, le personnage d’E.T. parvient tant bien que mal à compenser la triste laideur de son design grâce au travail conjoint de Dennis Muren, Carlo Rambaldi et Ben Burtt sur les mouvements, les expressions et la voix de la créature, qui parviennent à donner à la marionnette animatronique de l’extraterrestre une personnalité étonnamment attachante.
Quoique Spielberg y fasse déjà preuve de ses talents inégalables de conteur et de metteur en scène, il faut toutefois reconnaître qu’E.T. l’extraterrestre n’est pas le plus irréprochable de ses films, et qu’il y aurait beaucoup à y redire, notamment sur la psychologie sommaire des personnages ou sur un rythme pas toujours bien géré. Mais en faisant appel à l’enfant qui sommeille en nous, on passe sans peine sur ces défauts pour se laisser emporter par des péripéties jubilatoires qu’on dirait toutes droit sorties des films live que Disney produisait à l’époque, d’autant qu’elles sont soutenues par la merveilleuse musique de John Williams, véritable suite symphonique où l’influence de son maître Prokofiev est plus sensible que jamais (le thème principal du film ressemble d'ailleurs comme 2 gouttes d'eau à un thème du 6e mouvement du Trio n°4 d'Antonin Dvorak, pour les connaisseurs).
En outre, malgré toutes ses imperfections, E.T. l’extraterrestre apparaît comme un incontournable jalon dans la carrière de cet artiste exceptionnel qu’est Spielberg puisqu’il lui permit de fonder son propre studio, acquérant ainsi une liberté artistique qui lui permettra par la suite d’émerveiller mille et une fois son spectateur en lui rappelant à chacun de ses films que le cinéma est bel et bien un art. Et pas des moindres !

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le 31 août 2017

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Tonto

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