Tout de suite après avoir réalisé son meilleur film, Steven retombe dans ses travers putassiers habituels et nous offre l’océan de guimauve qui permettra d’asseoir définitivement son succès auprès des répugnantes petites têtes blondes, rousses et brunes du monde entier…
Traumatisé enfant par la séparation de ses parents et s’inventant en compensation un ami imaginaire, Spielberg décide d’exhiber sans pudeur ses tares enfantines dans un conte où un gamin tout particulièrement insupportable serait confronté à un lombric turgescent venu de l’espace et abandonné par inadvertance dans un bout de forêt californienne…
Habile manipulateur et contrefacteur, Spielberg s’inspire manifestement de la représentation des hommes dans Bambi et des adultes dans les Peanuts pour créer une atmosphère enfantine protégée qui dégoûtera les plus tolérants d’entre vous… Outre le misérable héros de l’histoire, nous avons le droit à son grand frère dégénéré et ses petits camarades mal élevés et à une petite sœur assez sotte que même le frais minois de Drew Barrymore ne peut sauver du désastre…
Au-dessus, la pauvre mère célibataire se laisse déborder sans protester, heureusement, le vil Coyote veille et gageons que ce père de substitution venu de nulle part et dont chaque réplique est une insulte au bon sens saura remettre cette touchante famille dans le droit chemin et balancer dans un avenir que l’on imagine proche ce qui manque de torgnoles aux crânes épais de la marmaille gâtée jusqu’au trognon.
Pendant que le miracle de la recomposition se prépare en arrière-plan, le ténia cul-de-jatte poursuit son apprentissage du monde terrestre, d’où des gags qui fonctionnent souvent efficacement et des moments de tendresse qui se noient dans un pathos révulsant qui connaîtra son sommet dans le final interminable, exemple parfait de partage vulgaire de sentiments grossiers en communion avec le public dans une complaisance qui donne des frissons…
John Williams emballe le tout dans une de ses partitions les plus célèbres mais bien loin de ses réussites mieux construites, les jeux de lumières outranciers ne rattrapent pas une photographie dégueulasse et il est difficile de comprendre le succès planétaire d’un film qui propose une vision de l’enfance et de l’imaginaire aussi étriquée qu’antipathique.