L’été est toujours une période cruciale pour l’industrie du cinéma, qui a l’habitude de sortir ses blocks-busters les plus ambitieux à cette époque de l’année. En 2013, les studios ont été pris de court avec le monumental bide de Lone Ranger de Disney, et d’autres fours comme Pacific Rim qui n’ont pas réussi à rentabiliser leur budget de départ. Pour cette année, les films à gros budget sont donc moins nombreux, mais s’ils sont tous de la qualité d’Edge of Tomorrow, on risque de passer un été de folie.


Surtout que dans le fond, on aurait pu s’attendre avec Edge of Tomorrow à un énième film d’action sans âme avec un Tom Cruise fidèle à lui-même dans son rôle de beau gosse courageux et impassible. Mais il n’en est rien. L’intrigue, inspirée d’un roman d’anticipation japonais, se passe donc dans un futur proche où les extraterrestres ont envahi toute l’Europe à l’exception de l’Angleterre. L’armée des Nations Unies a remporté sa première victoire à Verdun, et prépare un débarquement de grande envergure sur les plages françaises. Tom Cruise incarne un officier supérieur envoyé contre son gré en première ligne, sans aucun entraînement au préalable. Ce dernier, loin du héros américain patriotique et surentraîné qu’on nous sert habituellement dans les films d’actions, s’avère être un véritable anti-héros poule mouillé, qui meurt cinq minutes après son arrivée sur le champ de bataille. Et pour cause, le débarquement est un carnage, et les humains se font bombarder de toute part dès leur arrivée. Tom Cruise, lors de sa mort, va acquérir un pouvoir qui va le permettre de remonter indéfiniment dans le temps à la veille de la bataille après chacune de ses morts.


La narration s’appréhende donc comme un jeu vidéo : le héros va apprendre de ses erreurs à chacune de ses morts et en tirer avantage sur le champ de bataille. Dense, le récit du film nous éloigne de l’Amérique, le cadre de n’importe quel film d’actions, pour se situer en Europe, aussi bien à Londres qu’à Paris en passant par les plages de France. Un parti pris pour le moins osé. On notera aussi un humour surprenant, avec notamment certaines morts de Tom Cruise totalement ridicules à mourir de rire. Par ailleurs, la réalisation de Doug Liman, le réalisateur de La mémoire dans la peau rend les scènes d’actions fichtrement dynamiques, avec certains plans grandioses. Il est évident qu’on peut aussi remarquer quelques défauts au film, comme une fin beaucoup trop convenue, qui déçoit là où le reste du film pariait plutôt sur son originalité.


Edge of Tomorrow, avec ses scènes d’actions dantesques, sa narration (d)étonnante et son implacable sens de l’humour pourrait très bien se placer comme le meilleur blockbuster de l’été, voir même de l’année.


Voir ma critique de "The Wall", film suivant du cinéaste : https://www.senscritique.com/film/The_Wall/critique/126752581

Marius_Jouanny
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2014, Les meilleurs films avec Tom Cruise et Journal d'un cinéphile : année 2017

Créée

le 13 sept. 2014

Critique lue 454 fois

9 j'aime

Marius Jouanny

Écrit par

Critique lue 454 fois

9

D'autres avis sur Edge of Tomorrow

Edge of Tomorrow
ltschaffer
7

TOM CRUISE presents... TOM CRUISE

Il y a fort à parier que l’Histoire du Cinéma évoque un jour le genre à part entière qu’est le Tom Cruise movie. Un genre en effet codifié, souvent introduit par un légendaire « Tom Cruise presents…...

le 31 mai 2014

119 j'aime

22

Edge of Tomorrow
Sergent_Pepper
6

Tomorrow always dies

La liste des reproches qu’on peut faire à ce film est assez imposante. Evacuons tout de suite la question de son acteur principal, qui, en effet, combine les deux composantes d’un mythe assez...

le 28 juin 2014

109 j'aime

13

Edge of Tomorrow
Softon
7

Restart

S’il y a bien un film à aller voir dans cette pleine saison bourrée de blockbusters de plus ou moins bonne qualité, c’est bien cet Edge of Tomorrow de l’inattendu Doug Liman dans le registre. Il faut...

le 31 mai 2014

95 j'aime

11

Du même critique

L'Impasse
Marius_Jouanny
9

Le dernier des Moricains

Il faut le dire, ce jour-là, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Allez savoir pourquoi. Mais dès les premières secondes du film, j'en ai vu un qui portait toute la fatigue et l'accablement du...

le 5 août 2015

46 j'aime

12

All Things Must Pass
Marius_Jouanny
9

La sublime diarrhée de George Harrison

1970. Un an après Abbey Road, George Harrison sort ni plus ni moins qu’un triple album de presque deux heures. Un ouragan d’inventivité et de registres musicaux, en grande partie l’aboutissement...

le 22 avr. 2016

44 j'aime

6

Les Proies
Marius_Jouanny
6

Sofia's touch

Difficile de dissocier "Les Proies" de Sofia Coppola du film éponyme dont il est le remake, réalisé par Don Siegel en 1971. Au-delà de constater la supériorité de l'original, ce qui est assez...

le 28 août 2017

38 j'aime

4