Spécialiste des effets spéciaux, l’uruguayan Fede Alvarez s’était illustré par son court-métrage Ataque de panico, aux sept millions de vues sur YouTube. Grâce à cet exploit, il s’est vu confié le remake de Evil Dead. Gorissisme, sans humour, sans chercher à cultiver l’épouvante véritable, ce quatrième opus se consacre à créer une atmosphère d’outrance et d’horreur. Comme le modèle dont il se réclame, c’est une fantaisie stylistique inter-genre, indéterminée (fantastique et teen-movie sont proches), mais féroce, cruelle et hystérique, avec des bases narratives classiques et loufoques à la fois.
La version 2013 n’est pas dans le jeu comme l’était le premier Evil Dead : elle fait dans le premier degré et le cauchemar pur, perdant progressivement toutes ses nuances (légèreté, banalité, réalisme). L’héritage de L’Exorciste, avec la Mia possédée, se fait également sentir, tandis que le livre de sang s’inscrit dans la filiation du Necronomicon de Lovecraft, ce grand totem. L’ensemble est sans surprise sur le fond, mais incroyablement explicite et volontaire, soignant jusqu’au fétichisme son bestiaire macabre, pour se muer à l’occasion en conte barbaque et déviant.
https://zogarok.wordpress.com/2013/11/01/evil-dead-2013/