Dans le premier, des jeunes se retrouvaient dans une cabane perdue dans les bois. Ça se finissait mal. Dans le deuxième, un couple de jeunes se retrouve dans la même cabane perdue dans les bois. Ça se finissait mal.
Le troisième (… encore que…) agite d'un énergique coup de balai la formule. Son titre original est Army of darkness, pas de traces d'un 3, mais il s’agit bien de la suite.
A la fin du 2, Ash, personnage de plus en plus bad-ass (pour rappel, il se tranche la main avec sa tronçonneuse, qu'il intègre à son moignon après, trop cool) s'est retrouvé pris au piège d'un portail qui l'avait transporté au Moyen-Age. Maintenant, il aimerait bien retourner chez lui. Sauf qu'il se retrouve en quête du Necromicon, vilain livre relié en peau humaine et écrit avec du sang, le rêve de tout bibliothécaire, et qui avait déjà embêté notre pauvre Ash dans les précédents.
Les débuts sont difficiles. Le film est sérieux, les costumes d'époque sont très bien faits, il y a plein de figurants. Le fan a sa petite larme de sueur qui coule sur le front : « mince, Sam Raimi a eu de l'argent, il va nous faire un truc chiant ». Car les précédents étaient de plus en plus fous-fous, allant de plus en loin dans les tripes et les viscères et les scènes over-the-top, avec peu de moyens mais beaucoup d'enthousiasme.
Il n'y a plus vraiment de sang. Mais, très rapidement, on retrouve cet esprit bis et fier de l'être. Sam Raimi lorgne aussi sur l'humour, avec un petit côté slapstick, ces corps maltraités par les gags. Ash reste bad-ass, balance des punch-lines au kilomètre (que Duke Nukem pompera), mais il s'en prend aussi plein la figure. Le personnage joué par Bruce Campbell prend un peu plus de consistance, malgré quelques ressorts classiques, tels quel le héros qui ne veut pas sauver le monde ou qui trouvera l’amour. Heureusement, c’est fait toujours à la sauce Evil Dead.
Il y a toujours un peu de ce côté bricolé par moments, mais on sent qu'il y a du budget derrière la production (11 millions de dollars, le premier avait coûté 350 000 dollars). Et cela se ressent notamment lors du siège final, avec un petit air de Ray Harryhausen pour les effets spéciaux.
Il est différent, moins violent, plus action, mais tout en restant dans le même esprit. Ce troisième se distingue des deux autres, donc je présume qu'il peut être accessible à des néophytes, qui seraient réfractaires à la tripaille, quelles chochottes. Pour les habitués, c’est un régal, une suite sans en être une, qui prolonge l’univers de la série en évitant la redite.
Cette série a définitivement conquis mon petit coeur (mais je n'ai pas vu le reboot) tandis que la géniale série TV est l'un des plus brillants exemples de reprises d'une licence de ces dernières années.