Le film adaptant le comic-book culte de Brian aura pris son temps avant d'arriver en France, quatre mois après sa sortie aux Etats-Unis tandis que le Blu-Ray est déjà sur les rayons. Pourquoi tant de haine ?
Peut-être parce que Scott Pilgrim, sous ses allures de teen-movie classique, est un gros bisou à un éventail large de la culture populaire. Une culture dont on se méfie en France, et encore plus quand elle émane des Etats-Unis.
Le film rebondit sans cesse de références en références, avec une décontraction pop et enjouée, que ce soit aux sitcoms, au skate, à la musique rock, à la bande dessinée ou au jeu video. De ces deux derniers, il emprunte quantité de codes visuels ou sonores, donnant au film une identité particulière, une esthétique unique et novatrice. Et une sacré pêche. Il s'offre même le luxe de l'intégrer à sa narration, lors d'une conclusion bis réjouissante.
Mais Scott Pilgrim n'est pas que ça, qu'un bel hommage un peu fou fou (pour ne pas dire fourre-tout), c'est aussi un teen-movie, et même une histoire d'amour entre Scott qui est un adolescent un peu lâche et deux prétendantes, dont la belle et détachée Ramona. Si le film est plus direct que le comic, l'essentiel est gardé et on ne peut que se délecter d'une belle galerie de personnages, interprétés avec justesse, hormis certains qui devaient se demander ce qu'ils faisaient dans cette étrangeté.
Il ne manquait au film qu'encore plus de folies pour combler certains moments creux et Scott Pilgrim aurait peut-être été le film d'une génération, la génération geek (et oui). En l'état, il est surtout une belle claque, audacieuse et inventive, due à ce si talentueux Edgar Wright.