Autant de chansons que dans un Disney !

C'est simple, c'est pratique, tout est déjà préparé, il n'y a plus qu'à se baisser et à ne pas trop faire n'importe quoi en assemblant les morceaux pour présenter une œuvre de Fantasy Arthurienne avec un minimum d'intérêt et de logique. Et si les films sur la légende du roi Arthur sont légions grâce aux indications donnés ci-dessus, les films d'animation sont bien moins nombreux mais pas plus rares. La preuve avec le film d'aujourd'hui : Excalibur, l'épée magique qui figure parmi mes nombreux films ayant bercé mon enfance ; de mémoire, cela doit même être le premier film traitant de la légende arthurienne que j'ai vu - à égalité avec Merlin l'enchanteur de Disney. Bref, un film à la tonalité plutôt légère, conformé aux attentes de ce genre de création car s'adressant à un public plus que ciblé et le tout traitant d'un sujet passionnant de mythes et de légendes. Alors, qu'est-ce qu'on peut bien en penser ?

Dans ce film, nous suivons les aventures de Kayley, fille d'un des chevaliers du roi Arthur, dans sa recherche d'Excalibur, la légendaire épée volé par les sbires du chevalier exilé Rubber. On dit que l'épée a été perdu dans la forêt interdite, une forêt qui recèle bien des pièges que Gareth, un ermite aveugle semble pouvoir faire franchir.
Pas plus de spoil !

Alors ?
Et bien, pour commencer, l'histoire. Certes, s'il demeure facile de faire de la Fantasy Arthurienne, on peut aisément tomber dans le piège du "déjà-vu"/"déjà-fait". Or, en prenant le parti de focaliser l'action sur des personnages extérieurs, ou presque, à la cour de Camelot et donc du roi Arthur, Frederik Du Chau, le réalisateur du film, propose une aventure originale, peut-être un peu trop dynamique dans le sens où, de mon point de vue, les scènes se sont enchainées les unes derrière les autres sans que l'on nous laisse savourer grand chose même si le divertissement est au rendez-vous. En effet, outre les nombreuses références à la légende arthurienne (à force, on commence à connaître le refrain) mais également les ajouts d'éléments mythologiques qui ne font qu'accentuer le côté merveilleux du film, nous avons l'immense honneur, du moins loisir ; film pour enfants oblige ; de constater la présence d'une dizaine ribambelle de chanson dont la plupart sont, ma foi, des plus agréables - mais nous reparlerons de cela plus tard. Ainsi, le scénario reste agréable à découvrir et les ajouts précédemment soulignés permettent réellement à ce film de s'ancrer dans un univers riche et foisonnant.

Et bien évidemment, pour rendre l'histoire d'autant plus intéressante, il doit nous être présenté des personnages tout aussi intéressants et de ce point de vue là, il est difficile de ne pas reconnaître que nous sommes servis. Mine de rien, centraliser l'action autour d'un personnage féminin pour une création de Fantasy, si cela devient de plus en plus courant, n'était pas forcément logique pour l'époque (le film date tout de même de 1998) et n'est pas toujours de soi dans le monde de la Fantasy donc on souligne et applaudit l'effort. Donc, une héroïne qui souhaite devenir chevalier demeure une valeur sûre et ajoutons à cela un adjuvant en situation de handicap (terme beaucoup trop moderne pour qualifier le fait que le fameux Gareth est aveugle) ajoute, à mon sens encore une fois, une touche d'originalité. Et pour poursuivre sur ce chemin, le - ou plutôt les personnages les plus sympathiques, l'archétype des compères amenés à nous faire rire/sourire tout à long du film sont les deux dragons partageant un seul et même corps. Après, si Kayley et Gareth peuvent avoir de la profondeur, ces deux dragons, malgré leur fonction d'amusement, se révèlent sans grande importance. Un avis qui peut être réutilisé en changeant les dosages sur le protagoniste de ce film : le chevalier Rubber qui malgré sa folie extraordinaire se retrouve également à plus nous faire sourire que peur. Mais ce qui est certain, c'est que les personnages nous font tous ressentir quelque chose et nous ne laisse pas indifférent.

Pour ce qui retourne des graphismes, il n'y a pas grand chose à déclarer : il se regarde toujours aussi bien et ne possède pas d'éléments jugés "as been". Globalement, l'animation est plutôt fluide et dynamique. On pourra peut-être pointer du doigt certains décors qui, malgré une finition impeccable, sont laissés bien trop longtemps à l'écran sans que rien n'advienne.

Aussi, comme présenté au début, nous avons la présence de chansons (mais aussi de Céline Dion pour certaines interprétations en version originale) dont la plupart sont intéressantes et divertissantes, ponctuée à cela des musiques à tonalité médiévale (pour un film médiéval, n'est-ce pas merveilleux ?) qui ajoute à l'immersion, musiques composées par Patrick Doyle que l'on avait déjà eu le "privilège" d'écouter dans le film Eragon.

Ainsi est Excalibur, l'épée magique. Un film d'animation fort sympathique aux multiples moments d'amusement, à la mythologie sympathique et aux personnages chaleureux, hauts en couleur et incroyablement attachants. Il demeure un excellent film pour les plus jeunes et peut s'effriter pour les jeunes adultes qui décident d'accompagner leurs enfants. Une belle entrée en matière pour toute personne désirant s'aventurer dans la légende arthurienne ou pour passer une bonne soirée, aussi je recommande chaudement ce film d'animation.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !