1964, Louis de Funès n’est pas encore complètement la star qu’il sera dans quelques mois, il sort d’un joli succès avec Pouic-Pouic de Jean Girault, et ils se disent que ce serait sympa de continuer à faire quelques comédies ensemble… Juste avant le premier Gendarme, ils s’offrent cette sympathique chronique familiale qui possède un charme indéfinissable…
Louis de Funès tient un magasin de chasse et pêche dans un Paris qui n’a jamais autant ressemblé à la province… En face, ce salaud de Jean-Pierre Marielle est banquier, même qu’il est plutôt douteux comme banquier, du genre à vous faire perdre toutes vos économies dans des placements miteux qui vous laissent sur la paille…
Confronté à cette situation et habilement conseillé par Notre Seigneur, Louis décide de récupérer son capital en sous-main et de creuser un habile tunnel de sa cave à celle des coffres, en face.
Pour cela, on embauche toute la famille, jusqu’au trois enfants, dans une charmante entreprise artisanale qui fait tout le sel de ce film. Entre les conseils demandés à Jean Lefebvre, les voisins soupçonneux, les cousins de Liège avec accent Bruxellois et la maréchaussée qui veille, inutile de vous dire que l’affaire ne sera pas de tout repos… En plus, l’ambiance est tellement agréable qu’un rien me faisait sursauter, un simple désaccord sur des appeaux à canards m’a presque rempli de tristesse par empathie suralimentée…
Beaucoup moins hystériques que les Girault qui suivront, c’est très doux, et Louis nous offre quelques petites merveilles en terme de répliques cinglantes assénées avec un faciès de rêve… du coup, ça passe de gentiment charmant à adorablement désuet, ce qui est un progrès notable.