Après le succès de Pouic pouic, l’équipe formée autour de Jean Girault, Jacques Vilfrid et Louis de Funès remettait le couvert avec cette comédie qui affinait le personnage de l’acteur. Un peu moins moderne que le précédent effort (une introduction mimée sur un fond musical un brin vieillot, le retour de certaines anciennes grimaces de l’acteur), il exploite cependant parfaitement les différentes facettes de sa vedette en devenir qui fera le succès du trio. Tantôt despotique, tantôt pleutre, tantôt pitre face à plusieurs figures magistralement interprétées (Jean-Pierre Marielle et Georges Wilson, notamment), Louis de Funès développe sa palette entrevue dans Pouic pouic.
L’idée du casse familial est cocasse et originale, certains dialogues sont hilarants, de nombreuses situations totalement abouties et l’ensemble est franchement drôle même s’il porte, par moments, la marque des années 50 que le trio balaiera l’année suivante avec Le Gendarme à Saint-Tropez. Comme souvent chez de Funès, le film sent très fort l’adaptation théâtrale mais cela permet d’assurer un rythme endiablé qui est sa marque de fabrique. Quelques saynètes accolées les unes aux autres soulignent un côté quelque peu artificiel mais le résultat est plutôt bien maîtrisé.
C’est le deuxième film entièrement bâti autour de de Funès mais la recette est déjà parfaitement éprouvée. Après Des pissenlits par la racine et Un drôle de caïd, tournés l'année suivante, ce sera le début d’une folle décennie où il enchaînera les succès et les classiques. Celui-ci n’en est pas un mais il est cependant déjà une très belle réussite qui mériterait certainement d’être davantage connu. Une bonne comédie familiale qui est un parfait trait d’union entre les années 50 et 60 autant dans le fond que dans la forme.