En 1994, Robert Zemeckis nous livrait Forrest Gump et aujourd'hui encore on ne peut que tomber en admiration devant ce chef-d'œuvre du 7e Art d'une aussi rare intensité... En adaptant le roman de Winston Groom, le réalisateur de La Mort vous va si bien délaisse le fantastique et la science-fiction afin de changer clairement de registre et de mettre en scène la vie d'un homme simple d'esprit qui va vivre une existence aux rebondissements les plus fous... Forrest Gump narre donc l'histoire, touchante au possible, d'un petit garçon au cerveau lent et aux jambes prisonnières d'orthèses, vivant seul avec sa mère dans l'Alabama.
Voué à une vie peu facile, le bonhomme va pourtant explorer tous les recoins du monde de façon réaliste et attendrissante du fin fond de son Alabama jusqu'à l'enfer du Vietnam. Devenant tour à tour héros de guerre, champion de ping-pong et crevettier millionnaire, Forrest ira même jusqu'à rencontrer trois présidents des États-Unis, permettre de mettre à jour le fameux Watergate tout en inspirant bon nombre d'artistes tels John Lennon, Elvis Presley ou encore les créateurs du smiley et des autocollants "Shit happens". Notre héros va ainsi vivre un parcours initiatique gigantesque tout au long de sa vie, explorant moult horizons et s'émerveillant de toute chose malgré son retard mental évident.
Campé avec justesse par un Tom Hanks époustouflant (le rôle de sa vie), Forrest est le type de protagoniste hypnotisant dès les premières minutes, un brave gars que la lenteur d'esprit va au contraire rendre supérieur à ses nombreux compagnons. Robert Zemeckis nous livre donc un drame profondément humain à la fois drôle et bouleversant, proposant pour cela des effets spéciaux saisissants, une multitude de décors de rêves variés, changeant d'époque comme de chemise avec une aisance déconcertante. Également servi par des acteurs extraordinaires (en particulier Gary Sinise, Robin Wright Penn, Sally Field et le méconnu Mykelti Williamson), Forrest Gump ne souffre d'aucun défaut et nous émerveille continuellement.