Il y a des films comme ça... Des films sur lesquels souffle un vent de magie, des films grâce auxquels notre coeur s'allège avant de s'envoler telle une plume inspirée...
C’est le cas de Forrest Gump.
A mi-chemin entre la fable et l'épopée, Robert Zemeckis nous conte les tribulations d’un simple d’esprit parvenant innocemment à s’inviter au chevet de l’Histoire américaine du 20ème siècle.
Et lorsque le jeune Forrest rencontre son seul et unique amour, celui-ci finira par se libérer de ses fers au prix d'une course-poursuite aux allures de parabole : celui qui ne savait pas qu’il pouvait, en était capable ; alors peut-être en était-il de même pour son "intelligence" ? Qui sait ?
Je crois que la magie de Forrest Gump, outre ses idées foisonnantes, son rythme exceptionnel (en raison d'un montage efficace), son scénario plein de rebondissements, et sa bande-son tubesque des années 60-70, vient du point de vue de la personne handicapée, tel celui d’un enfant, qui nous montrerait le monde sous un angle neuf et innocent, lui conférant toute sa poésie.
Pourtant, le destin de cet homme s'avère improbable, et c’est là que Robert Zemeckis prouve tout son talent, parce qu'au final on s’en fout et pas qu'un peu, on a juste envie de rêver à sa fable, de rêver que tout est possible, et pour n’importe qui.
D'ailleurs, si cela fonctionne, c'est que les bons sentiments n'ont rien d'évident, il y a toujours un contre-pied à ces derniers dans la narration, le réalisateur américain ayant même tendance à s’en moquer.
Bien sûr, pour parvenir à un tel résultat, il fallait un Tom Hanks époustouflant. Et quelle performance !
Alors on rit, on pleure, on a un peu peur aussi, au Vietnam.
C'est une belle histoire, avec un final magnifique, qui parvient à chaque fois à me soutirer quelques larmes au moment où Forrest apprend et comprend
qu’il est le papa de cet enfant "intelligent".
Une pure merveille du cinéma populaire.