Continuant dans la science-fiction, le réalisateur américain Stuart Gordon nous livre en 1993 Fortress, œuvre futuriste intéressante où la surpopulation de la Terre a forcé ses dirigeants à prendre des mesures draconiennes envers les habitants et a forcé les lois jusque dans leurs derniers retranchements. Il est ainsi notamment interdit d'avoir un deuxième enfant. Accusés à tort, l'ex-capitaine des Bérets Noirs John Brennick (Christophe Lambert, quand on se l'arrachait encore pour un film d'action) et sa femme Karen (Loryn Locklin, une jolie inconnue qui restera inconnue) sont incarcérés dans la Forteresse, prison ultra-perfectionnée dont personne ne s'en est encore évadé.
Dirigé d'une main de fer par un directeur aussi sadique que lubrique (le génial Kurtwood Smith, habitué aux rôles de bad guy dégueulasse depuis RoboCop), le bâtiment situé en plein désert contient ce qu'il faut de règles quasi-nazi et de taulards vicieux pour faire froid dans le dos. C'est donc à travers un film carcéral futuriste que Stuart Gordon revient en force, l'univers glacé et dangereux de cette prison étant parfaitement palpable.
Notre héros au regard vide va donc se lier avec quelques codétenus sympathiques (dont le jeune Clifton Collins Jr. et l'inévitable Jeffrey Combs, fidèle au réalisateur depuis Re-Animator) pour en premier lieu tenter de survivre à un impitoyable taulard adepte de la sodomie (le toujours aussi cabotin Vernon Wells) et par la suite tenter de s'évader de cet enfer en embarquant sa femme, retenue prisonnière par le méchant directeur. Si le scénario n'a rien d'original, quelques bonnes surprises bien pensées telles l'implant intestinal ou encore les gardes bioniques et leurs flingues absolument bandant ainsi que des scènes d'action réussies font de Fortress une bonne série B d'action sanglante et efficace, annonçant malgré elle le glas pour Lambert et Gordon...