Pour la critique qui suit, je ne prétends à aucune objectivité (d'ailleurs, pour aucune de mes critiques!...) mais voilà : Fortress, c'est un moment incontournable de mon enfance de cinéphile en devenir, c'est un éveil à la SF, à la baston, au gore et tout le toutim.
Pour un enfant de mon âge, à l'époque où le film est sorti, il y avait tout pour être heureux dans ce scénario qui essaye de combiner de la SF total kamok à Orwell-Huxley en passant par du bourre-pif, des mutants tueurs, des machines avec des lasers et des gros camions.
Revu aujourd'hui, je me régale encore des répliques à trois balles qui font mouche à tout les coups ("it's like TNT on PMS!"), de la mise en scène imparable, du foisonnement d'idées et de tous ces acteurs vachement bien. A ce propos, de Kurtwood Smith à Tom Towles et à Clifton Collins, en passant par l'inévitable Jeffrey Combs, tous ont des gueules inoubliables qui figent pour toujours les personnages dans votre inconscient - un cinéma de gueules en plus d'un cinéma de genre, donc, quelque chose que l'on ne voit presque plus de nos jours.
Ajoutez à cela des effets spéciaux qui tiennent encore bien la route, des tas d'idées geek qui sont toutes vraiment géniales, même aujourd'hui (le camion qui pense, l'intestinateur, les zombies tueurs, les lasers comme barreaux de prison, le maton robotisé qui lit vos rêves et vous sanctionne quand ils ne sont pas conformes, etc), et le film à de quoi vous garder en haleine pendant toute sa modeste durée. L'absence de prétention du parti-pris global, l'absence de longueurs, ou plutôt le rythme consistant et nerveux du film, sont les deux atouts qui finissent de parfaire ce film qui ravira tout le monde, sauf peut-être les détracteurs en bloc de Christophe Lambert, qui semblent pousser comme des champignons ces temps-ci (merci les guignols, merci la pensée unique).
Allez, à vos écrans, ce film sent bon.