Après des années d'absence, le bon blockbuster bien rythmé et abscons revient sur le devant de la scène ! Michael Bay avait réussi son pari avec Transformers, Stephen Sommers réitère en adaptant le plus improbable des scénarios : l'histoire des fameux soldats G.I. Joe. Le pari était ici doublement risqué, les personnages du dessin animé des années 80 (ainsi que des figurines) étant très stéréotypés pour ne pas dire surréalistes.
Ceci dit, au lieu de se planter en tâtonnant entre le vraisemblable et la fidélité (voir le dernier Street Fighter pour s'en convaincre), le réalisateur de La Momie va directement au but : transposer littéralement le dessin animé en live-action, oubliant le bon sens et la vraisemblance. Et c'est du tout bon ! Les protagonistes conservent leurs stéréotypes autour d'un scénario autrement basique, à savoir des méchants qui veulent gouverner le monde parce qu'ils sont méchants et des super-soldats qui leur barrent la route.
Autour d'une réalisation soignée au rythme effréné, nous avons une multitude de scènes d'action grand-guignolesques appuyées par des effets spéciaux à gogo mettant en images autant de fantaisie que possible : des véhicules bourrés de gadgets, une armada science-fictionnel, des armes bactériologiques d'un autre monde et des cascades pour le moins inhumaines. Stephen Sommers a carte blanche pour confectionner du gros n'importe quoi et il ne va pas s'en priver.
Agrémenté d'un petit côté fantastique et de séquences 100% américaines (dont la quasi-destruction de Paris tout entier, un classique des blockbusters ricains), cette adaptation extrêmement fidèle ne manque de rien pour passer un très bon moment de cinéma décomplexé en laissant bien évidemment son cerveau à l'entrée.
Les exigeants bouderont bien sûr leur plaisir devant tant de bêtise (certes) et devant tant de facilités, notamment dans l'enchainement du scénario et sur les pseudonymes ringards. Ceci dit, alors que bon nombre de films appliquent la même recette sans succès, ce Réveil du Cobra « réussit là où les autres échouent ». Des ninjas, des mutants, des explosions et des bombes atomiques en vinyle, il n'en fallait pas plus pour adorer ce film.