« Grandeur et descendance » est une comédie britannique réalisée par Robert Young et sortie en 1993. Il s’agit là d’un film assez méconnu, tout de même présenté en compétition au Festival de Cannes 1992, mais ayant reçu des critiques très négatives à sa sortie.
Le film avait pourtant tout pour plaire sur le papier … un synopsis assez drôle que je vais développer après, et puis surtout un casting étoilé, notamment les deux Monty Python Eric Idle et John Cleese, ainsi que la plantureuse Barbara Hershey et la star de demain Catherine Zeta-Jones.
« Grandeur et descendance » raconte l’histoire de Tommy Patel (Eric Idle), un anglais blond aux yeux bleus, élevé par une famille indienne car ayant été adopté … mais ça il ne le sait pas. Tout du moins au début. C’est par un malheureux concours de circonstances qu’il apprend qu’il est en réalité issu de la noblesse et qu’il devrait en réalité être Duc. En effet, ses parents l’ont abandonné par négligence lorsqu’il était bébé. Tommy a donc été placé à l’adoption et ses vrais parents ont récupéré un autre bébé sans trop y faire attention ...
Cette comédie britannique s’attache donc à suivre les déboires de Tommy dans sa reconquête de ce qui est censé lui appartenir. On peut lui souhaiter bon courage car le Duc en place, un certain Henry (Rick Moranis), illégitime vous l’aurez compris, n’est pas facile à détrôner.
La première réaction qui me vient à l’esprit quand je regarde ce film, c’est de me dire qu’il est amusant, mais pas suffisant amusant. Dans l’ensemble, le récit s'avère être bon enfant, ce qui donne au film une certaine personnalité. Mais malheureusement, c’est desservi par une mise en scène trop banale. Je regrette ainsi une certaine retenue, certainement volontaire (c’est la Grande-Bretagne des années 1990), dans ce que choisit de nous montrer Robert Young. Prenons un exemple : Tommy, dans un de ses stratagèmes meurtriers pour se débarrasser d’Henry, décide de déclencher un incendie afin que ce dernier périsse sous les flammes. Pourquoi ne pas aller plus loin dans le délire et ne pas montrer Henry criant désespérément à l’aide ? Un autre problème du film est son problème de rythme. « Grandeur et descendance » ne dure même pas 1h30 et pourtant on finit pas s’ennuyer. C’est justement la répétition des comiques de situation trop convenus qui finit par faire baisser le rythme du film.
Pour autant, « Grandeur et descendance » n’est pas aussi mauvais que ce que la presse a pu en dire il y a de ça 25 ans. Je regrette d’ailleurs le peu d’engouement qu’a rencontré cette comédie. C’est somme toute dans la lignée des comédies britanniques des années 1980-1990. Eric Idle porte le film a lui tout seul. Non seulement interprète, il a également officié comme scénariste et producteur sur ce projet. Personnellement, j’aime beaucoup son jeu de scène. Un exemple : quand sa mère indienne lui avoue qu’il a été adopté, il se met à tirer un regard absolument consterné car jusqu’alors il était persuadé qu’il était d’origine indienne. C’est donc ce genre de réactions comiques qui rendent le film amusant car c'est absolument incongru !
Le reste du casting est pas mal mais un peu en retrait. J’ai surtout apprécié le jeu plein de séduction de Barbara Hershey qui joue ici une MILF. Pour le reste, John Cleese en avocat véreux prête à sourire et Catherine Zeta-Jones, encore inconnue à l’époque, sied bien à son personnage de séductrice vénale.
« Grandeur et descendance », faute d'être une comédie notable, permet toutefois de faire passer un bon moment sans trop se prendre la tête. C'est criminel et ça a tendance à tirer vers l'humour noir ... Pas mal !