Attendu depuis des dizaines d'années, alors irréalisable de par sa complexité visuelle, le super-héros de chez DC Comics Green Lantern (pas très publié en France) fait enfin son apparition sur grand écran. Réalisé par Martin Campbell, le long-métrage a connu des déboires en production, le script ayant été complété en cours de route, les effets spéciaux ré-ajustés et l'accueil Outre-Atlantique décevant, faisant du film un petit flop au box-office. Pourtant, cette adaptation, sans être résolument fantastique, reste convaincante voire très plaisante.
Si les enjeux scénaristiques sont réduits à leur plus simple aspect (notre intrépide héros a peur de tout, il va apprendre à maitriser sa peur, terme qui revient constamment dans le métrage), Green Lantern reste un bon spectacle bien hollywoodien avec ce qu'il faut d'action, d'effets spéciaux réussis et de petits rebondissements pour passer un agréable moment. Dans le rôle-titre, le bellâtre Ryan Reynolds s'avère excellent, sa grande gueule et ses muscles se prêtant parfaitement au personnage de Hal Jordan le casse-cou irresponsable dévoré par ses craintes et ses souvenirs.
À ses côtés, la belle Blake Lively (personnage féminin obligatoire) ainsi que les brillants Mark Strong, méconnaissable en instructeur extraterrestre vaillant mais sournois (extrêmement sous-exploité), et Peter Sarsgaard, ici en scientifique timide devenant peu à peu un mutant démoniaque sous l'emprise d'une entité extra-terrestre maléfique. La mise en scène de Martin Campbell n'est cependant pas aussi impressionnante que ce à quoi il a nous a habitué au cours de sa filmographie, filmant des dialogue simplistes et des flashbacks pour le moins ratés.
Dommage également que beaucoup d'éléments importants soient autant précipités voire bâclés, notamment l'entrainement de Hal (ceci dit excellent), sa mise en place au sein du Green Lantern Corp. ou encore ses combats, en premier lieu contre Hector (2 minutes montre en main) puis contre le fameux Parallax, un peu trop vite expédié, surtout pour un affrontement final. On regrettera également que l'intrigue se place plus sur Terre que dans l'espace, endroit qui bénéficiait d'un immense potentiel, les nombreuses créatures extra-terrestres ne faisant ici que de la figuration (certaines sont d'ailleurs hideusement créées numériquement, comme Kilowog).
Ainsi, Green Lantern n'est qu'un gros prélude à de futures véritables aventures, présentant pendant 1h40 (la plupart de) ses personnages, instaurant ses bases et l'univers du super-héros, mais ne proposant pas vraiment un scénario digne de ce nom. Là où on attendait une œuvre particulièrement épique, riche en intrigues spatiales et en trouvailles interstellaires, ce premier long-métrage sonne quelque peu creux.