Excellent projet bénéficiant d'une originalité à toute épreuve et d'effets spéciaux ahurissants, Hancock avait toutes les cartes en mains pour devenir culte : un réalisateur aussi talentueux qu'imprévisible (en témoigne Bienvenue dans la jungle, pur produit de commande aussi simple que diablement efficace), des acteurs bankable et un scénario unique en son genre. Scindé en deux parties, le long-métrage propose en premier lieu la présentation de ses personnages : Ray (Jason Bateman), spécialiste en relations publiques réservé qui va servir de coach à notre héros, Mary (Charlize Theron) la femme de Ray, mystérieuse et colérique, et enfin Hancock (Will Smith), super-héros à la ramasse devenu alcoolique et paresseux...
La comédie prime donc, plusieurs scénettes rigolotes s'enchaînant agréablement tandis que Hancock devient vite attachant, ses frasques héroïques et ses déboires avec la ville nous faisant sincèrement rire... Hélas, arrivés à la seconde partie du film, tout dégringole et nous tombons sans avertissement dans le film de super-héros méga-basique, à grands coups de scènes de sauvetages, d'action non-stop et surtout d'un combat entre super-héros aussi grotesque qu'ennuyeux. En effet, cette séquence finale s'avère très lourde en matière d'effets visuels : les immeubles sont tous fracassés, les vitres volent en mille éclats, les voitures dégringolent et le gloubi-glouba numérique se mélange à un mal de crâne fortuit.
Ainsi, Hancock devient un produit inégal, un long-métrage au début prometteur qui, d'une originale comédie fantastique irrévérencieuse, se noie hélas ensuite dans la surenchère d'effets lourdingues à la Michael Bay, le metteur en scène Peter Berg n'arrivant pas à rester en place, à garder son rythme initial et à proposer un scénario vraiment passionnant. À moitié raté, à moitié divertissant, Hancock demeure néanmoins une agréable comédie qui aurait mérité un traitement moins conventionnel au final, la deuxième partie du film étant sincèrement abasourdissante.