Après Chris Columbus, Alfonso Cuarón et Mike Newell, c'est au tour du totalement inconnu David Yates de mettre en scène la nouvelle aventure du jeune sorcier. Hélas, ce nouveau venu n'accomplit pas la lourde tâche qui lui incombait... Effets spéciaux peu novateurs pour ne pas dire ratés (les Détraqueurs sont d'une laideur sans pareille au même titre que les Sombrals), montage éreintant, réalisation calme et sommaire, interprétation douteuse : ce cinquième opus n'est hélas pas terrible. Le pire demeure le côté "magique" des précédents films totalement disparu, laissant place à une sobriété énervante...
Et si le non-respect (quasi-obligatoire) des livres est désormais digéré, il faut admettre que la trame est ici centrée à son plus simple appareil : la direction énervante d'une nouvelle directrice exécrable (Imelda Staunton, parfaite) et l'entrainement des élèves pour affronter les forces du mal qui avancent à grands pas. Faisant fi de la BUSE (le brevet des sorciers, ici à peine effleuré) et d'évènements importants (le passé de Rogue notamment, un des rares passages intéressants du bouquin), ce cinquième long-métrage ne propose qu'une légère évolution des personnages, un scénario répétitif et des scènes d'action insipides, en témoigne cette bataille finale des plus ennuyeuses.
Venant de la télé anglaise, Yates ne s'aventure pas dans l'aventure hollywoodienne et opte pour une réalisation plus sobre, la preuve en est avec notamment le retour de Sirius à travers la cheminée, ici hideusement intégré à travers les flammes au lieu d'une incrustation numérique comme dans La Coupe de Feu... Restent cette armée d'élèves secrète bien orchestrée mais dont la suite s'accélère trop rapidement et tout semble être au final bâclé. L'interprétation est quant à elle mal dirigée, les acteurs semblant être blasés de jouer des rôles qui leur collent à la peau. Ainsi, David Yates n'est visiblement pas l'homme de la situation, sa première incursion dans Poudlard étant la moins bonne adaptation de la saga...