Après un premier essai en 2000 avec le sympathique Furia, Alexandre Aja réalise son deuxième long-métrage trois ans plus tard et renouvelle avec surprise et maitrise le film de genre français, oublié depuis belle lurette. Car, du haut de ses 24 ans, le fils d'Alexandre Arcady montre ici qu'il sait parfaitement gérer la violence à l'écran et ose ce que peut ferait... Car Haute Tension est un pur concentré de violence, de gore (étonnant pour un film d'horreur français) et d'outrance impensable.
Bien réalisé, le film nous entraine dans une spirale cauchemardesque étouffante où aucune issue n'est possible pour les protagonistes, interprétés quant à eux avec justesse par Cécile de France et Maïwenn Le Besco, deux jeunes actrices devenant ici de véritables révélations. Assez original dans le fond mais hélas pas dans la forme, le scénario ne s'attarde pas sur les futilités du pourquoi du comment et attaque d'entrée de jeu par une fellation post-mortem du tueur, tueur dont on ne connaitra la réelle identité qu'à la fin (préparez-vous à rester bouche-bée).
On regrettera cette fin précipitée donc, surprenante et inattendue mais également inutile, Luc Besson (ici producteur) ayant préféré ce choix de retournement de situation en échange de sa participation financière. Dommage qu'il n'ai pas laissé libre court aux deux scénaristes afin de nous surprendre à leur manière... Dans tous les cas, Haute Tension est une bonne baffe de la gueule, baffe qu'on aimerait prendre plus souvent, surtout venant de notre chère France puritaine allergique au genre.