Chassée de son village à l'âge de 10 ans, Tilly revient plus de 2 décennies plus tard avec l'intention de se venger. Le film commence comme un western avec une femme vêtue en simili Dior qui débarque dans une bourgade perdue de l'outback australien au début des années 50. Et il se poursuit en adoptant un ton sarcastique, surfant sans cesse entre le grotesque et le réalisme, dans un mélange détonant de comédie et de drame. C'est le genre de films que les australiens faisaient dans le passé en se gaussant du caractère de "ploucs" des habitants des coins les plus reculés du pays, là où les haines sont recuites et la violence sporadique. Si l'on est parfois déboussolé par les incessants changements de rythme et de tonalité, le côté parodique de l'ensemble se révèle le plus fort, avec son aspect de western outré, on y revient, où la machine à coudre remplace le revolver. Kate Winslet, à l'aise en toutes circonstances, tient la distance et elle a du mérite parce qu'elle n'a que des "voleurs" de scènes à ses côtés, Judy Davis, extraordinaire, et Hugo Weaving, déchaîné, en particulier. Jocelyn Moorhouse, célèbre pour Proof et Secrets, entre autres, n'avait plus réalisé depuis plus de 15 ans. Un retour surprenant et impressionnant pour l'épouse de P.J Hogan, lui même cinéaste plutôt déjanté.