Outre les innombrables problèmes qu'a rencontré le film (divergences artistiques multiples, changement de réalisateur en cours de route, charcutage intense sur la table de montage...), c'est surtout face à des défauts de mise en scène évidents et un scénario inconsistant que nous avons affaire pour ce quatrième opus.
Raconté par le dernier descendant de LeMerchant depuis une station spatiale, l'intrigue suit donc les origines du cube, créé par un fabricant de jouets génial qui va s'apercevoir que sa dernière création est en réalité acquise par son commanditaire pour invoquer des forces occultes. Cette partie, situé dans la France du XVIIIe siècle, est la plus intéressante des trois proposées mais également la plus courte et c'est fort dommage car ces origines, incroyablement coupées au montage final, forment pourtant la pierre angulaire de ce quatrième opus très original.
La deuxième partie s'avère quant à elle banale mais pas forcément désagréable. Située en 1996, elle n'apporte pas grand chose à l'intrigue si ce n'est le fait de montrer un pan de plus dans la descendance de LeMerchant. La dernière partie, dans l'espace, est donc d'un ridicule aberrant, clôturant un voyage temporel poussif quant à la fameuse lignée de sang du titre mais se vautre dans le n'importe quoi bâclé et sans panache. Et ce ne sont ni les nombreux effets gore ni les nouveaux cénobites un tant soit peu originaux qui arriveront à nous faire oublier la seule présence de Pinhead dans l'espace, unique atout pour rameuter le public selon les producteurs.
On regrettera également l'éviction au fur et à mesure d'un personnage au début central mais qui va vite devenir un faire-valoir sans intérêt : Angélique, toute première cénobite à avoir été créée, un personnage intéressant malheureusement sous-exploité au final. Hellraiser: Bloodline est donc une amère déception, un quatrième opus au préalable intrigant mais qui sombre un peu dans le n'importe quoi et, surtout, souffre d'une inégalité scénaristique flagrante due aux caprices de producteurs ignorants. Dommage.