Parmi le nombre incalculable de films sortis de par le monde, il existe des perles, des produits insoupçonnés, des produits comme cette version Director's Cut du décrié Highlander II. En cours de tournage, cette improbable suite toujours réalisée par Russell Mulcahy se retrouve en manque de budget face à une crise économique argentine (lieu du tournage) et c'est une compagnie d'assurances locale totalement larguée en matière de cinéma qui accepte de financer le long-métrage tout en imposant cette histoire de Planète Zeist, obligeant ainsi l'équipe à présenter une planète d'immortels avec un côté science-fictionnel impromptu.


Ça, c'est ce qui s'est dit dans les nombreuses interviews ou making-of, chacun se tirant dans les pattes alors que bon, dès le départ toute la petite équipe a voulu faire une suite pour gagner de la thune et même la planète Zeist était dans le script original. Ce qui est sûr, c'est que le film a été fait pour de mauvaises raisons et dans de mauvaises conditions. Dépassé par cette situation plus que ridicule dont il est contractuellement pieds et mains liées, Mulcahy se retrouve à finir un film dont il prévoit l'échec aussi bien artistique que commercial.


Du coup en 1995, Mulcahy décide de proposer sa version du film, ce film au départ voué au néant puisqu'il est surtout une sorte de reboot mal fagoté avec Christophe Lambert de retour alors que la fin du premier le désignait comme le dernier des Immortels et celui de Sean Connery, mort dans le précédent volet. Le réel problème de cette "Renegade Version", c'est que Mulcahy remonte un film déjà bancal à l'origine et tente de sauver les meubles pour un résultat aussi voire plus nanardesque encore que son aîné. Car s'il retire toutes les allusions à la Planète Zeist, la cohérence d'avec le premier film est toujours mise à l'épreuve.


Durant un fameux flashback, nous nous retrouvons avec une civilisation d'Immortels non plus extraterrestre mais inconnue, avec des décors post-apo, des costumes de Touaregs et des gros flingues futuristes. Bonjour la cohérence. Et si l'image a été retravaillée, notamment au niveau des éclairages et de quelques filtres, le résultat reste le même : l'histoire est un gros n'importe quoi écrit à la truelle, mal interprété et aux séquences parfois cartoonesques (l'affrontement contre les deux sbires avec ce McLeod bondissant comme un kangourou les pieds sur son overboard). Au final, Highlander II : Renegade Version est un monstre de Frankenstein, un ratage recousu à la va-vite où son réalisateur, incapable de maintenir une quelconque logique aussi bien scénaristique que visuelle, échoue à tous les niveaux. Un cas d'école.

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le 19 nov. 2020

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