En 1882, dans le musée Grevrin, sept tableaux racontant l'histoire d'un criminel sont mis en scène comme s’il s’agissait d’un roman feuilleton. Ces tableaux racontait l’histoire d’un meurtrier, depuis le moment du crime jusqu’à sa mort où il est guillotiné en passant par son remord quand il est placé, dans la morgue, devant le corps de sa victime. Ils pratiquaient une ellipse en ne mentionnant pas le procès. Le visiteur du musée pouvait ainsi traverser les différentes salles et suivre l’histoire.
Ce sont ces tableaux, exposés pendant 15 ans au musée de cire, que Ferdinand Zecca reproduit littéralement en 1901 en les mettant en scène et en les filmant. Il reconstitue ni plus ni moins chacun d'entre eux. Il réalise ainsi le premier film social.
Cependant, il y a une différence importante avec l'exposition du musée Grévin. Ferdinand Zecca introduit dans son court-métrage un flash-back, le premier de l’histoire du cinéma. Le meurtrier, dans sa cellule se remémore trois scènes de sa vie passée.
La scène de la décapitation est représentée de manière hyper réaliste, pas de hors champ! On y croirait vraiment. Charles Pathé a raconté à ce sujet: « Avec Histoire d’un crime, nous avons défrayé la chronique. Le préfet de police voulais censurer la scène de l’exécution qu’il jugeait scandaleuse, mais sans le vouloir, il nous a procuré une publicité inespérée. Le film n’a presque rien coûté et a rapporté des recettes mirobolantes ».
Ce premier drame réaliste inaugure les films sociaux dramatiques.
Histoire d’un crime est visible ici: https://www.youtube.com/watch?v=ucyE9GT1R_E
Critique remise à jour le 31/01/2022