"I was gonna go to class before I got high, I coulda cheated and I coulda passed but I got high"

Silas est un génie de la botanique. Mais il vit dans le ghetto. Alors il fait pousser de la marijuana. Ivory, l'un de ses potes meurt. Silas se retrouve avec ses cendres qui se retrouvent déversées sur un des plants. En s'en envoyant un petit avec Jamal, une nouvelle connaissance, le fantôme d’Ivory leur apparaît dans les volutes de la fumée. Le fantôme de la fillette va leur donner un petit coup de main pour les pousser à avancer et aller à Harvard.

Il fallait oser. Les comédies américaines qui tournent autour du cannabis ne sont pas si rares qu’on pourrait le penser de notre côté de l’Atlantique. On les appelle même les Stoner movies. Le duo d’humoriste Cheech & Chong en a même fait sa spécialité dans les années 1970 et 1980. Le ton est léger, doucement déjanté, et a probablement aidé à faire évoluer la vision de la marijuana dans la société américaine, mais c’est un autre sujet.

How High, comme d’autres représentants du genre, est drôle. Il ose en restant en surface. Ses personnages évoluent, ont un but. En partant du ghetto à l’éducation supérieure, le film joue aussi sur le décalage des cultures, sur les différences sociales, pour mieux s’en moquer et tenter de se rapprocher un peu plus, autour d'un bon joint par exemple.

C'est étonnamment assez réussi, plutôt solide, pour un représentant de ce genre et avec un tel pitch on pouvait craindre le pire. Jesse Dylan, le réalisateur n'a jamais rien fait de remarquable (encore que Match en famille avec Will Ferrell a ma faveur personnelle), Dustin Lee Abraham, le scénariste non plus, mais ça fonctionne assez bien. Comme si un obscur dieu avait jeté un gentil sort sur le berceau du film.

Dans les rôles principaux, ce sont les rappeurs Method Man et Redman qui font le show, et plutôt bien. Ce qui nous donne aussi droit à une bande son de rap US des années 90-2000 pas dégueu' du tout. Le film est considéré comme culte, et je souscris à cette classification. Une séquelle du film est toute fraîche, mais sans eux, ça sent la suite au rabais.