Le premier opus avait été bien reçu, suscitant des critiques nuancées ; la tendance est plus ouvertement favorable avec celui-ci. Il dépasse effectivement son prédécesseur, en gommant de nombreuses aspérités puis naturellement, se détachant de la mise en relief un peu fastidieuse de tous les usages justifiant ou amenant au concours.

La prise en main par Francis Lawrence permet un certain raffinement stylistique (il est déjà l'auteur de Constantine, Je suis une Légende, De l'eau pour les éléphants, des navets originaux voir audacieux). L'emprise totalitaire des apparences, le rôle de celles-ci dans les rapports de force, trouve une expression juste, peut-être caricaturale mais sans plus de confusion. Les tâtonnements mitigés sont balayés aussi sur le plan des caractères, Catching Fire sachant exposer les ambiguïtés des personnages, y compris de la drama-queen présentatrice. Le film est en mouvement perpétuel et répond bien aux impératifs plus strictement sensoriels, sachant trouver la place pour chaque exigence. Le commentaire politique et les élans émotionnels semblent presque coordonnés selon un calcul très précis, comme si tout avait été pesé pour atteindre un juste temps mais aussi degré de présence. Sur toute sa conséquente longueur (2h26), on trouve satisfaction sans se sentir jamais gavé ni ennuyé.

L'aspect subversif de la franchise est souvent souligné, à raison même si les regards n'ont manifestement pas ce sens de la mesure dont Hunger Games 2 fait la démonstration. Cette seconde adaptation de la trilogie de Suzanne Collins est toujours naine par rapport à son probable ancêtre Battle Royale. Néanmoins sur un plan très concret, celui de la manipulation des foules, le film donne une belle illustration des comportements stratégiques de dominateurs abusifs ; on les voit orchestrant la discorde, orientant les espoirs, créant les attentes et même, misant sur leurs propres ennemis qu'ils conditionnent.

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le 15 déc. 2013

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Zogarok

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