Après un Hurlement II de triste mémoire, Philippe Mora réitère la mésaventure en voulant se rapprocher des romans originaux écrits par Gary Brandner. Mais le réalisateur français, aussi doué pour le cinéma horrifique que Gilbert Montagné pour le jonglage, nous pond un navet difficilement regardable où nos lycanthropes préférés deviennent ici une espèce mêlée à des marsupiaux autour d'un scénario ridiculement poussif et dénué du moindre intérêt...
Se prenant beaucoup trop au sérieux, sans moyens et gratifié d'acteurs de séries Z jouant comme leurs pieds, Mora nous balance dans une histoire australienne où se mêlent kangourous-garous, expérimentations bizarres, nonnes avides de chair humaine, plateaux de cinéma et amourettes de feuilletons. Plus proche du téléfilm fauché que d'un grand moment de cinéma (aussi nanardesque soit-il), Hurlements III s'avère pénible, désolant, jamais drôle en dépit de nombreuses séquences à la limite de la parodie involontaire (la naissance du bébé-garou notamment, riche en émotions) contrebalancées par d'autres plus maladroites (l'utilisation, certes à outrance, de la caméra en vue subjective).
La franchise amorcée par Joe Dante se noie bel et bien dans le n'importe quoi le plus total et, au-delà d'une certaine mesure, n'arrive jamais à conserver le sérieux initialement écrit par Brandner. La faute aux producteurs de ne pas avoir voulu mettre une somme décente dans ces suites ou avoir engagé un manche à la réal' ? Dans tous cas, sachez que ce troisième opus est tout de même sorti en salles aux USA et a été présenté au Festival de Cannes en 1987 : si ça c'est pas la classe.