Sûrement l'un des longs-métrages les plus poignants réalisés par Steven Spielberg. Fort d'une puissance narratrice bigrement efficace, d'une interprétation irréprochable et surtout d'une mise en scène époustouflante, Il faut sauver le soldat Ryan marque un autant tournant dans la carrière du réalisateur que dans celle du Cinéma.
En effet, jamais le tristement célèbre Débarquement de Normandie n'a été aussi intense, aussi réel, les balles fusant à côté de nous, les mottes de terre explosant devant nos yeux, les corps ensanglantés gisant de toutes parts... Autour d'une histoire certes poussive mais toutefois poignante, Spielberg nous entraine dans une Seconde Guerre Mondiale autrement réaliste, où la peur règne même chez les soldats les plus endurcis, où l'ennemi invisible surgit de n'importe où, où la confiance est devenue un luxe et où le temps semble s'être arrêté.
Le casting quatre étoiles apporte une crédibilité monstre au film, mené par un Tom Hanks autrement émouvant. Sa troupe complice incarnée par les talentueux Tom Sizemore, Edward Burns, Giovanni Ribisi, Adam Goldberg, la révélation Barry Pepper et l'encore inconnu Vin Diesel, nous amène au quotidien des soldats américains, pas si prétentieux au final quand il s'agit d'affronter la mort en terre inconnue.
Nous découvrons également de nombreuses stars au générique, ne faisant pour la plupart qu'une brève apparition, des acteurs de renom comme Paul Giamatti, Ted Danson ou encore Dennis Farina. Cette histoire magnifique de huit soldats parcourant la Normandie à la recherche d'un seul homme, unique survivant de la famille Ryan, nous va droit au cœur, les tensions et autres imprévus étant légion durant cette quête quasi-arthurienne.
Spielberg arrive donc à nous terrifier, nous émouvoir et nous faire frémir à travers diverses séquences d'anthologie, à commencer par le déjà culte débarquement situé au début du film. On n'oubliera également pas les différentes embuscades sanglantes ou encore le traquenard final (bien inspiré de celui de De l'or pour les braves), explosif et sans fin. Hommage de près de 3h, présenté sous forme d'un long flashback harmonieux et dynamique, le film plus qu'ambitieux réussi son pari, rejoignant sans peine les meilleurs films de guerre du 7e Art.