Il faut sauver le soldat Ryan par Dasson
Il me fallait absolument revoir ce film avant de pouvoir en écrire la critique car je savais l'avoir aimé mais les raisons pouvaient être un peu obscures 5 ans après le premier visionnage.
Les premières 30 minutes du film, retraçant le débarquement et la bataille d'Omaha beach, sont tonitruantes. Le réalisme impressionnant se conjugue avec l'indicible horreur ressentie par le spectateur devant son écran. On y voit des soldats vomir la peur au ventre, un autre perdant son bras et des dizaines d'autres encore tomber sous le feu de l'artillerie ennemie. Et au milieu de ce mélange de peur, de souffrance et de sang, émerge la solidarité au travers de soldats ne pouvant se résigner à laisser un camarade pour mort sur le champ de bataille, au péril de leur vie, ou encore au travers du capitaine Miller, luttant pour la survie de son régiment.
Possiblement la meilleure scène de guerre (moderne) de l'histoire du cinéma.
L'intensité du film retombe ensuite, laissant place au développement de l'intrigue : la recherche du soldat James Ryan. C'est à partir de là que la personnalité des soldats s'étoffe afin de permettre au spectateur de se rapprocher d'eux et de les comprendre. On se pose avec eux l'inévitable question : pourquoi risquer la vie de tout un régiment pour sauver un seul homme (peut être déjà mort de surcroît) ?
On traverse ainsi le film avec les mêmes doutes et inquiétudes que cette bande de soldats affectés à une mission qu'ils ont bien dû mal à justifier au fil des pertes.
Une fois le soldat Ryan retrouvé, le film s'achève en apothéose avec la défense de ce pont, endroit stratégique, et un final à couper le souffle.
Seuls petits bémols du film : un patriotisme parfois trop exacerbé et la scène de clôture où le vieux James Ryan se recueille sur la tombe du capitaine Miller. J'aurais préféré voir apparaître les crédits immédiatement après la dernière scène de 1944, afin d'en préserver l'intensité, quelques minutes encore.