Infection
20 Septembre 2013 - An 3 après Infection. Voilà trois ans que le virus s'est déclaré, provoquant d'abord des petits changements, légers soubresauts de publics et rumeurs diverses s'amplifiant...
Par
le 20 sept. 2013
332 j'aime
119
Bienvenue dans la machine à rêves. Cela faisait bien longtemps qu’Inception figurait parmi ces films à voir, étant toujours tombé dessus au cours d’une diffusion à la télé, sans avoir eu l’occasion de le voir en intégralité. Cette fois, j’ai enfin pu rattraper ce film réputé pour sa complexité, et faire un voyage dans la conscience et ses mécanismes.
Inception se base sur l’invention d’une machine capable de s’immiscer dans la conscience de quelqu’un et, surtout, d’y interagir comme dans la réalité. Un vieux fantasme permettant d’atteindre l’inaccessible, l’inconnu, qui se retrouve pourtant renfermé dans notre propre crâne. La conscience, souvent irrationnelle et malléable, a déjà été traitée de nombreuses et de différentes manières au cinéma, que ce soit chez Tarkovski dans Le Miroir, chez Fellini dans 8 1/2, ou chez Gondry dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, pour ne citer qu’eux. Cependant, comme souvent chez Nolan, le processus suit une mécanique construite, se basant sur des explications plus ou moins réalistes. Peu importe, quelque part, leur niveau de véracité, le principal est que l’on puisse y croire.
Et c’est, certainement, là que Nolan sollicite particulièrement l’attention du spectateur, mais qu’il peut, aussi, le perdre. Les explications vont très vite, tout doit être rapidement compris. C’est sans aucun doute la limite de la cohabitation entre la logique très « mathématique » de Nolan et les mécanismes de la conscience, beaucoup plus variables et instables. Cette confrontation est cependant justifiée par le péril encouru par les « extracteurs », notamment celui de la chute dans les limbes. La complexité d’Inception est une complexité de forme, avec ce jeu d’étages et l’élaboration de cette sorte de labyrinthe mental, quand le fond se concentre sur des choses essentielles comme le deuil et les croyances. Car Inception n’est finalement pas un film si compliqué que cela, cependant, les thématiques abordées peuvent difficilement être traitées de manière frontale et évidente.
Ce qui est intéressant, et ce qui peut aussi rebuter, c’est l’aspect « grand spectacle » du film, avec de nombreux effets et une musique forte et appuyée. Mais c’est ce qui fait aussi d’Inception une curiosité, dans le sens où il emploie les grands moyens pour suggérer l’intime, traitant de sujets peu communs pour un film à gros budget. Le succès de The Dark Knight, qui a laissé carte blanche à Nolan, a sans aucun doute permis l’élaboration de ce projet. Et c’est ce qui a fait d’Inception une pierre angulaire de la filmographie du cinéaste, concentrant toutes les composantes de son cinéma. C’est l’association presque ultime entre ce goût pour les scénarios complexes et cette propension à produire un spectacle de grande envergure. C’est, probablement, là où Nolan gagne le cœur de ses plus grands admirateurs, mais, aussi, qu’il s’attire les foudres de ses détracteurs.
Inception n’est peut-être pas mon Nolan favori, et même en ayant apprécié cette découverte, il est difficile de statuer clairement à son sujet. La conscience et les rêves sont des sujets qui m’intéressent, mais cette façon de les traiter n’est-elle pas trop victime de ses excès ? D’un autre côté, l’aspect grand spectacle est suffisamment prenant et impressionnant pour se laisser embarquer dans cette sorte de labyrinthe mental. A mon avis, l’appréciation du film est principalement conditionnée par nos propres préférences concernant la manière dont ces sujets peuvent être traités. Dans tous les cas, Inception a pour principal mérite de s’aventurer sur des chemins peu empruntés dans les blockbusters modernes, pour trouver un certain équilibre entre divertissement et réflexion.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Voyage à travers le temps : une année, un film, Watching Challenge 2015, Le coin DVD/Blu-Ray, Les meilleurs films avec Tom Hardy et Vus en 2019 : Aventures cinéphiles
Créée
le 22 oct. 2019
Critique lue 97 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Inception
20 Septembre 2013 - An 3 après Infection. Voilà trois ans que le virus s'est déclaré, provoquant d'abord des petits changements, légers soubresauts de publics et rumeurs diverses s'amplifiant...
Par
le 20 sept. 2013
332 j'aime
119
Bonjour, je suis Christopher Nolan. Je me permets d'interrompre l'action de mon film pour m'assurer que vous avez bien compris les risques incroyables que s'apprêtent à prendre les personn-BONJOUR,...
le 18 août 2010
254 j'aime
34
Un film qui utilise à plein les ressources fantastiques de la technologie actuelle, ce qui pour moi ne suffit pas à en faire un film fantastique, entendez qui "révolutionne le monde du cinéma",...
Par
le 28 août 2011
146 j'aime
127
Du même critique
Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...
Par
le 20 mai 2019
77 j'aime
10
A peine est-il sorti, que je vois déjà un nombre incalculable de critiques assassines venir accabler Alien : Covenant. Après le très contesté Prometheus, Ridley Scott se serait-il encore fourvoyé ...
Par
le 10 mai 2017
75 j'aime
17
De récentes découvertes telles que Memoir of a Murderer et A Taxi Driver m’ont rappelé la richesse du cinéma sud-coréen et son style tout à fait particulier et attrayant. La présence de Burning dans...
Par
le 19 mai 2018
43 j'aime
5