Même si L'homme de l'intérieur suit un fil de narration un peu trop académique, que l'intrigue est expliquée au compte-goutte avec des flash-backs et flash-forwards un peu trop nombreux, c'est un film de braquage écrit pour piéger le spectateur qui a vu tous les films de braquages, et un vrai bon scénario à l'arrivée et non pas une trame cousue de fil blanc. D'autant plus que le scénario livre en filigrane, des bonnes références sociales, à travers le portrait du vrai New York, c'est-à-dire celui du cosmopolitisme, du métissage ethnique où les différents protagonistes (Sikhs, juifs, afro...) s'envoient par en-dessous des piques cinglantes qui sont autant de coups de pieds dans le puritanisme hollywoodien ambiant. Pendant qu'on en est à ces considérations, Dalton Russel (joué du feu de dieu par un Clive Owen qui fait carrément peur) nous répète qu'il opère le crime parfait, sans victimes, sans vol (officiellement) et qu'il sortira de la banque par la grande porte quand le moment sera venu. Le scénar, du genre futé, joue tout le temps sur les différentes traductions du titre « Inside Man », entre Informateur (titre québecois) et Homme de l'intérieur (titre français). Le crime parfait opéré à l'intérieur d'un système corrompu par le fric, c'est le scénario du film qui le fait, à l'intérieur d'Hollywood. The Inside Man, c'est lui.