J'avais peur que ce Two Lovers soit ou bien un film cul-cul ou bien quelque chose d'outrageusement auteurisant. Mais ce n'est pas là que le bât blesse, on a pas là un film bateau, il y a un projet, il y a la patte d'un réalisateur accompli.
Malheureusement, le scénario ne nous réserve pas assez de surprise pour qu'on s'enthousiasme vraiment. Alors que les dialogues et les retournements de situations sont bien écrits et crédibles, les personnages, s'ils sont étoffés et incarnés, n'ont que peu d'horizon. Un passé absent et un itinéraire dans le film finalement décevant et lisse, attendu.
Le scénario collerait dans une comédie romantique lambda. Mais on rit peu dans Two Lovers, c'est le moins que l'on puisse dire ! Par contre dans un drame, on attend plus des personnages que de la fougue, que du réalisme. On attend qu'on leur donne une destinée, que le film porte un message. Two Lovers est un drame trop léger dans son ambition pour être pris au sérieux et il n'y a pas assez d'humour pour passer un moment de cinéma désinvolte. Comme son protagoniste, le film a le cul entre deux chaises.
Two lovers est donc excellemment joué, la plongée dans une famille traditionnelle juive dans un New York contemporain est passionnante, tous les personnages sont étonnamment crédibles. Mais ce n'est pas un grand film.