MONUMENTAL Vous comprenez, ce film est monumental.
Le maitre de la trilogie Batman, le cerveau d'Inception, le magicien du Prestige revient en astronaute dans Interstellar. En "astronaute" et bien plus mesdames messieurs !
C’est un véritable voyage, une véritable odyssée moderne que Nolan propose avec quasiment 3 heures d’un spectacle dont seul lui à le secret. Oeuvre complète, oeuvre unique, Interstellar se pose en maitre du temps et de l’espace.
Un plaisir jouissif, Interstellar fait partie de ces films qui marquent, qui laissent une empreinte.
Car Nolan maitrise tout, de bout en bout, d’une scène déroutante, tournoyante, bruyante on passe à une scène de contemplation silencieuse de l’infinité de l’espace. Certaines images sont a couper le souffle, d’autres sont un plaisir pour les pupilles, d’autres vous foutrons le frissons, d’autres la larme à l’oeil, d’autres vous feront rire…Nolan contrôle vos émotions comme jamais.
Scène majestueuse d’amarrage alors qu'Endurance tournoie, tournoie porté par une musique orgiesque, Interstellar mute pour de la contemplation pure, le son se coupe, Saturne, seule, avec ses anneaux. C'est tout simplement somptueux.
Que dire de ces vagues gigantesques, cinématographiquement impressionnante. Représentant toute la grandiloquence de l'oeuvre de Nolan mais aussi tout ce qui fait que l'Homme est loin, mais tellement loin de savoir ce qu'il peut trouver autre part, "Nous n'étions pas prêt" dit Coop. Mais personne n'était prêt à vivre une telle expérience.
Personne n'est prêt à découvrir les effets de Gargantua, personne n'était prêt à le voir ainsi...non, personne. Même quand Coop & Brand font cette manoeuvre à 51 ans au côté de Gargantua, c'est tout simplement beau, tellement fou, tellement grand, tellement puissant, tellement inimaginable.
Nolan se lie avec McConaughey…Acteur à la mode mais pas seulement. Celui qui est revenu sur le devant de la scène grâce a La Défense Lincoln, qui nous a prouvé tout son talent dans Dallas Buyers Club et True Detective, trouve dans Interstellar le rôle d’une carrière, un rôle magistral pour un mec qui le mérite. Quelle performance, quelle justesse, il est captivant tout en restant humain. Il est d’une facilité déconcertante quand il s’agit de faire passer les émotions. Quelle perf ! Puis quand derrière vous, il y a la sublime Jessica Chastain, l’impeccable Anne Hathaway, l’habitué Caine et les très bon Casey Affleck et Matt Damon…Interstellar se part d’un casting solide.
Alors certains y verront un 2014, l’Odyssée de l’espace, certaines scènes rappellent l’œuvre déjà magistral de Kubrick. Moi j’y vois une œuvre totale dont Nolan a le secret. Un film unique qui distord l’espace temps tellement la performance est magistrale. Un film qui est bien plus qu’un film. Un film qui vient tutoyer le rêve, l’imagination, l’inimaginable.
Mais là ou Nolan rejoint Kubrick c'est dans le prodige technique, le prodige visuel. Parce que Nolan tourne à la maquette, il invente, il commande des projecteurs de concert, il tourne avec un écran gigantesque qui retransmet des images de l'espace. Les acteurs sont vraiment dedans. Nolan tourne vrai, pas de fond vert. C'est pour cela qu'Interstellar est grandiose. C'est techniquement affolant.
Là ou Nolan est encore plus fort, c'est dans la BO. Il eut été tellement facile de reprendre l'idée de Kubrick et de mettre quelques morceaux classiques. L'espace s'y prête mais Nolan veut mieux. Alors Hans Zimmer livre peut-être une de ses meilleurs BO. Une BO à l'ancienne, avec un orchestre, une BO réalisée à l'instinct et qui donne au film une autre dimension, car la musique inspire le film.
Interstellar c’est un film sur l’humanité, sur l’espace, sur tout ce qui fait l’homme et l'humanité. C’est le film qui va devenir un classique, un monstre, un véritable spécimen. Je l'espère en tout cas.
Parce qu'Interstellar transcende malgré ses défauts, il vient provoquer notre condition d'homme, car, oui, nous sommes nés sur terre mais rien ne dit qu'on y restera à jamais. C'est une fucking odyssée humaine comme le cinéma en offre rarement. Une épopée majestueuse, intelligente, d'une puissance inaltérable car Nolan l'a voulue ainsi parce que la photographie ne vieillira pas. Et au diable ceux qui n'aiment pas, ils n'ont qu'à rester sur terre après tout.
Ma critique de la BO : http://www.senscritique.com/album/Interstellar_Bande_Originale/critique/41915293