Adaptation d'un récit éponyme et biographique écrit par Jon Krakauer, Into the Wid nous laisse découvrir l'acteur star Sean Penn aux manettes d'un retour aux sources du bobo culpabilisant ; mais n'y voyez aucune ironie de ma part...


Christopher "Supertramp" (superclochard de 22 ans incarné par Emile Hirsch) vient effectivement de conclure quatre années d'études par un diplôme, mais refuse la jolie voiture que ses riches parents veulent lui offrir, lui préférant son tacot. Ne supportant plus l'hypocrisie du système et de la relation amoureuse de ces derniers (pas de soucis avec sa soeur par contre), il décide de partir en quête de vérité via le dénuement le plus total (sauf sa grosse montre !?!) au hasard des grands espaces américains ; allant même jusqu'à donner sa bourse de 24.000 $ à une association de lutte contre la faim dans le monde, et brûler ses derniers billets avant son départ. C'est dire si le gars n'a pas l'intention d'abandonner de sitôt sa révolution spirituelle - le meurtre de l'imposteur qu'il hait en lui - par l'ascétisme "sauvage".


Au cours de son aventure, il se liera d'amitié avec un couple de hippie quinquagénaire dans le même esprit que lui mais en Van, un jeune céréalier qui l'embauchera dans sa ferme (là je ne vois plus trop la logique avec le reste), des campeurs au fil de l'eau, une jolie p'tite meuf (Kirsten Stewart) qu'il aimera de manière platonique (passage un peu long d'ailleurs) et, enfin, un vieux militaire à la retraite assez conservateur, très seul, et n'imaginant la joie de vivre qu'à travers les rapports humains... Quelques étapes humaines avant qu'il n'arrive en Alaska (le film commence là-dessus) et trouve ce bus "magique" immobile et abandonné, mais tout équipé : sa nouvelle maison. Sean Penn procèdera par des allers-retours entre cet épisode et les autres.


Evidemment, le film fait la part belle à la nature, à ses paysages, à sa contemplation, et au questionnement philosophique. Tellement bien même, qu'il finit par moments à nous inciter à suivre le chemin de Christopher (moi en tout cas). Mais hé ! Comme si les choses pouvaient être aussi simples... Est-il juste d'abandonner ceux que l'on aime, et même un peu moins, de cette manière ? La beauté de la nature ne cache-t-elle pas également sa cruauté, ses apparences trompeuses ? Et le bonheur ne serait-il pas réel, ou du moins total, qu'une fois partagé ? Voilà quelques questions posées par Into the Wild.


Un très beau film donc, souvent intelligent (il finit croyant le gars ???), mais peut-être un peu long par endroits...


7,5/10

RimbaudWarrior
7
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le 7 avr. 2016

Critique lue 382 fois

6 j'aime

RimbaudWarrior

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