Avec le succès d'"Alexandre Nevski", voilà Eisenstein réhabilité au sein du parti communiste. On lui promet alors d'avoir les mains "libre" pour un nouveau projet. Ce sera la vie d'Ivan IV dit "le terrible", qui unifia la Russie au 16° siècle. Le film est écrit sous la forme d'une trilogie, mais la troisième partie restera inachevée et jamais monté, suite à la censure du deuxième film par Staline. Il n'en reste aujourd'hui que quelques bribes connue.
Ce premier épisode glorifie le tsar autoproclamé qui unifia le peuple russe pour repousser ses ennemis. Un sujet curieusement bien à propos alors que les allemands occupent une bonne partie de l'URSS au moment du tournage et que la production du film devra aller se réfugier en Asie Centrale.
Considéré encore aujourd'hui majoritairement comme le chef-d'oeuvre d'Eisenstein, il conviendrait de revoir un peu ce statut très surestimé. Certes les décors et les costumes sont sublimes, tout comme la photographie magnifique et un sens du cadrage hors normes et une musique de Prokofiev. Artistiquement il n' y a rien à redire sur ce film. On peut aussi analyser et y voir l'allégorie du stalinisme... Mais au final, il faut bien le dire: "On se fait chier !!!". Car aussi beau soit cet écrin, il reste bien un film de propagande soviétique poussif, théâtrale et terriblement bavard. La cause en est principalement le jeu des acteurs, qui surjouent comme s'ils étaient sur la scène du Bolchoï de Moscou. C'est horriblement pompeux et il faut avouer qu'Eisenstein est peut-être un, si ce n'est LE, maître de l'image, mais en matière de direction d'acteurs il y a plus subtile...