Après avoir fracassé les écrans dans les années 80 et élevé au rang de super star du cinéma d'action dans les années 90, Jean-Claude Van Damme est vite retombé dans l'anonymat dans les années 2000, à cause de problèmes personnels mais aussi à cause de films aux budgets anémiques et aux scénarii pitoyables, réalisés par des tâcherons pour du direct-to-video pourri. Il a ensuite fait de nouveau parler de lui à cause du sur-médiatisation de ses propos sérieux tournés au burlesque et s'est donc vu suite à de nombreuses moqueries qui le rendirent encore plus has-been...
Mais tout cela, Mabrouk el Mechri l'a bien compris, l'a analysé et en a fait un film. Un film avec Van Damme sur Van Damme, où la réalité côtoie la fiction. Magistralement bien tourné avec un côté réaliste qui se ressent aussi bien dans la réalisation filmant dans des décors naturels que dans l'interprétation d'acteurs méconnus mais à fond dans leur rôle, JCVD en premier, suivi de près par le génial Karim Belkhadra, extraordinaire en gentil braqueur fan de la star belge qui n'hésite pas à desservir des passages cultes de la vie de son idole (le fait que Van Damme ai ramené John Woo en Occident).
Dans ce film, mêlant comédie noire et docu-fiction, El Mechri montre le visage de Van Damme, l'acteur has-been, l'homme déchiré, le paumé ruiné, le faible. Ici, Van Damme n'est pas le héros, c'est la victime. Victime de son passé, de ses frasques télévisuelles et d'un parcours en dents de scie, chose qu'il affronte sans complexe et avec humilité devant la caméra d'un réalisateur passionné, qui n'hésite pas à faire montrer à l'acteur ses défauts. Les quelques gags du film sont certes volontaires mais pas importants, le plus important c'est vraiment cette sorte de dernière chance pour Van Damme exploitée durant 1h30 de pur bonheur, montrant qu'il a des couilles et qu'il n'est pas aussi bête qu'on voudrait le faire croire.