Eastwood is back !
Enfin il est de retour, 3 ans qu'on ne l'avait pas eu derrière la caméra, avec les problèmes autour de son projet "A Star is Born" il a perdu pas mal de temps mais pour notre plus grand bonheur il est de retour avec une comédie musicale. Enfin pas une comédie musicale à proprement parlé, ne vous attendez pas à des gens par vingtaines qui dansent et chantent dans la rue, non, c'est plus comme "Walk the Line" ou plus récemment "Inside Llewyn Davis", les moments de chants sont logiques et cohérent dans l'histoire, ils n'arrivent que quand ils sont sur scène ou en studio, mais jamais n'importe où n'importe quand pour rien et j'avoue que ça me rassure car je déteste ce genre de chose, c'est tellement ridicule, à mon gout en tout cas.
On nous dévoile pendant plus de deux heures la montée du groupe Four Seasons, un groupe qui s'est révélé en 1960, depuis 9 ans leur histoire a été adaptée en pièce musicale à Broadway, et maintenant au cinéma sous la direction du seul et unique Clint Eastwood.
L'histoire d'un groupe, de sa montée jusqu'à sa déchirure, une histoire intéressante pour les gens qui comme moi ne connaissaient pas ce groupe, le scénario est travaillé principalement à partir de la comédie musicale donc tout n'est pas forcement véridique, pas mal de chose le sont évidement mais normalement c'est librement inspiré.
Niveau casting fallait faire fort et pour ça il valait mieux prendre des inconnus, ou des personnes peu connues, en tête nous avons John Lloyd Young qui reprend le personnage de Frankie Valli qu'il a déjà joué dans la pièce de Broadway, un petit mec à la voix juste incroyable, il faut évidement savoir que les acteurs ont prit des courts de chant et danse pour que ce soit le plus réaliste et vrai possible, il est accompagné de Vincent Piazza, Erich Bergen et Michael Lomenda qui complètent avec brio le groupe, ils chantent tous à merveille et sont génialement mis en scène.
Le géant Christopher Walken est également de la partie dans le rôle du mafieux Angelo DeCarlo, voir le magistral Walken pour la première fois chez le grandiose Eastwood est un pur bonheur, même si son rôle n'est pas immense, ça fait énormément plaisir de voir ces deux légendes ensembles, le reste du casting m'est assez inconnu, mis à part le petit rôle d'une des filles de Clint, Francesca. Joseph Russo qui incarne Joe Pesci, ami du groupe à l'époque essaye de nous convaincre mais n'y arrive pas vraiment, le gars n'est pas mauvais mais personne ne peut remplacer ce bon vieux Pesci.
La bande son est évidement le point le plus important du film, et c'est vrai qu'elle est MAGNIFIQUE, du très très bon, dans le temps on savait faire de la musique sans déconner, chaque morceau est superbement écrit et musicalement envoûtant.
Les décors et costumes sont superbes, certains effets spéciaux font faux, surtout dans la voiture, l’arrière plan est assez faux mais je trouve que ça donne un petit coté vieillot et totalement dans l'ambiance, ça colle nickel. Le maquillage est atroce pour certains, moi je le trouve très correct, rien d'affreux, on peut mieux faire sans doute mais il n'est en rien dégueulasse dans ce film, et dans J. Edgar non plus, car beaucoup ont crachés dessus. Les costumes sont vraiment bien foutus et hyper bien retranscrits, l'univers est là, c'est vraiment excellent de voir les années 60 avec une telle image, le film dispose d'une photo vraiment sublime, la réalisation de Clint est comme d'habitude classique mais toujours parfaite, les contrastes sont superbes, un peu le même style d'image que pour J. Edgar mais avec beaucoup plus de couleurs.
Pour revenir à l'histoire, plus précisément à la mise en scène, une chose est très sympathique et inédite chez Eastwood, le faite que chaque membre du groupe parle face caméra quelques fois, ils nous racontent des choses, comme des narrateurs en somme, un procédé très sympa déjà vu dans les séries Malcolm et House of Cards.
Bref, Jersey Boys est de toute évidence une réussite de plus pour le... oh toujours des magistral, grandiose, phénoménal etc... mais ne devrais-je tout simplement pas dire: Clint, car ce nom résume à lui seul tout ces mots.
PS: Clint se fait un léger clin d’œil très sympa en faisant apparaître quelques secondes à la tv des images de la série Rawhide dans laquelle il jouait avant de tourner Pour une poignée de dollars.