Le dernier né de Clint Eastwood doit semble-t-il se farcir une distribution affreuse; une distribution qu'on pourrait juger injuste et plutôt horripilante pour les -rares?- personnes qui voudraient tomber facilement sur un cinéma qui le projette.

Dans mon cas, la "tenue" de la salle où je suis rendu donnait l'image d'un long-métrage qui ne dépassera pas le mois. Cela est triste à constater, c'était à prévoir, mais c'est aussi ce qui peut renforcer mon affection à son encontre.

Le point positif de Jersey Boys, bien au-delà de son histoire classique, est de paraître confortable dans le développement de ses personnages. Le film coule de source, il avance de soi, il ne se perd jamais dans ce qu'il veut nous dire et nous montrer. On sait à quoi s'en tenir tout le long, et c'est agréable de ne pas "trimer" pour se sentir intéresser. D'ailleurs, qu'on le soit ou pas, ce biopic profite des qualités de conteur de monsieur Eastwood pour subsister et pour révéler aux yeux des européens le choc musical que fut «Four Seasons» à une époque désormais révolue.

L'avantage particulier de Jersey Boys, et pour le coup c'est peut-être personnel, est de me faire découvrir un groupe qui m'aura fait chanter et danser, et dont les musiques sonnent comme un rappel. Les membres sinueux de ce groupe ont sorti des tubes repris encore et encore aujourd'hui. Des tubes pour lesquels je ne les aurais pas soupçonner une seconde. Au travers de ce film se déroule une bande de potes qui, les uns après les autre, dénotent de l'effervescence de Clint Eastwood à proposer un hommage aussi accessible qu'efficace. Les petites longueurs -2h15 en lecture constante quand même-, les lourdeurs apparentes et autres maladresses : tout ceci entre dans le moule de l'histoire et ne vient aucunement gâcher la fête. Une fête pleine d'allégresse qui continue jusque dans le générique de fin...

Du cinéma qui n'invente rien, oui, personne le niera. Mais il en résulte un film modeste et intelligent qui nous fait jouer le jeu musical auquel il se prête, unifiant la tragi-comédie de ses péripéties et le fantasque arborés par ses acteurs.
Eren

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

30
4

D'autres avis sur Jersey Boys

Jersey Boys
Eren
7

Tom & Tommy

Le dernier né de Clint Eastwood doit semble-t-il se farcir une distribution affreuse; une distribution qu'on pourrait juger injuste et plutôt horripilante pour les -rares?- personnes qui voudraient...

Par

le 21 juin 2014

30 j'aime

4

Jersey Boys
ltschaffer
8

"Je suis comme ce lapin qu'on voit à la télé. Je ne m'arrête jamais."

Une silhouette fine et élégante se profile dans les coursives de la Warner. C’est un habitué des lieux depuis plus d’une quarantaine d’années. Présence iconique et bienveillante, le vieux bonhomme...

le 20 juin 2014

30 j'aime

Jersey Boys
Embrouille
8

The Fab' Four

Je n’attendais pas grand chose de ce film. Peut être parce que je ne connais pas trop Clinty (Bouh, Shame on me, toussa toussa). Peut être aussi parce que c’est adapté d’une comédie musicale, genre...

le 24 juin 2014

18 j'aime

7

Du même critique

Babylon
Eren
10

Mille & une cuites

On le sait depuis quelques jours, le film de Chazelle a fait un gros bide pour son entrée au cinéma. Je ne vais pas m’étaler sur la question du pourquoi et du comment de ce bide, même si cela a...

Par

le 6 janv. 2023

125 j'aime

25

Les Sentiers de la gloire
Eren
10

La Fureur de l'Étranger

Je la tiens pour de bon. L'oeuvre de Stanley Kubrick la plus touchante et humaine. Pour moi j'entends... L'oeuvre qui, quand on me citera le nom de son réalisateur, me reviendra à l'esprit avant...

Par

le 8 févr. 2014

122 j'aime

7

Mad Max - Fury Road
Eren
8

POPOPO !!

Un putain de grand concert dans un monstrueux désert, flambé par le talent de confectionneur de ce cher Miller qui, au contraire d'être avantagé, aurait pu être surmené par l'handicap que génère ce...

Par

le 14 mai 2015

118 j'aime

5