On le sait depuis quelques jours, le film de Chazelle a fait un gros bide pour son entrée au cinéma. Je ne vais pas m’étaler sur la question du pourquoi et du comment de ce bide, même si cela a forcément un lien avec le contenu et la proposition du film, et ça on va y venir plus bas.
La grande messe hollywoodienne de Chazelle en est une, parmi tant d’autres avant elles qui ont occupées nos écrans, et parfois même secouer nos petites fesses de spectateur tellement elles parvenaient à embarquer leur public dans des histoires longues de trois heures, plus ou moins.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Dans Babylon j’ai retrouvé cette énergie et cette passion d’une époque révolue à la fois dans la dramaturgie vécue par les personnages, ou dans leurs excès et leurs vices qu’ils se font un plaisir de mettre en lumière aux yeux du monde. À la manière d’un Scorsese avec Le Loup de Wall Street, j’en suis ressorti avec un large sourire tellement c’était énergisant, dans l’enchaînement des scènes mais aussi et surtout grâce aux talents des acteurs. Certains penseront peut-être qu’ils en font parfois trop.
Ou encore Once upon a time de Tarantino, beaucoup moins survolté que Babylon mais tout aussi hanté par les vieux démons de Hollywood.
Que ce soit Brad ou Margot qui se tapent une éclate totale tout le long du film, on ressent leur plaisir d’avoir jouer leurs personnages. Maguire que j’appréciai déjà et qui est à mon sens un peu trop décrié, dans Babylon sa prestation est de qualité, à la limite du flippant, il faut le voir pour le croire. Et ce rôle lui fait davantage honneur que le contraire. Sans oublier le meilleur pour la fin, Diego Calva qui est littéralement en feu, j’ai trouvé son personnage assez attachant, bien plus que les autres…
Au vue du trailer on était en droit de s’attendre à du grand cinéma déjanté et débordant de générosité, entre rires, larmes et peurs. Et bien ça ne trompe pas, toutefois ce ne sera pas une partie de plaisir pour tout le monde. Babylon est clairement une œuvre qui s’impose d’elle-même, mais dont la structure narrative et le manque de fil rouge peut en dérouter plus d’un. Chazelle y met un désordre volontaire mais ne cache pas ses envies de grandeur. Son film rayonne, se casse la gueule par moments, mais ça ne m’a jamais paru déstabilisant pour en apprécier les chants et les décors démentiels.
Babylon est une œuvre volontairement désordonnée, qui possède autant d’atouts que de partis pris qui peuvent amener au débat ou à la déception. Sa première heure est explosive, allumée, où la drogue et l’alcool coulent à flots. Puis ça redescend, comme au réveil le lendemain d’une cuite, mais sans que cela ternisse la suite de l’histoire qui s’avère moins étourdissante mais ancrée dans l’esprit de son réalisateur qui avait à cœur de faire ce film. Je n’ai pas trop senti les trois heures passées, ce qui est un bon signe… Malheureusement Babylon semble se vautrer au box-office et c’est bien dommage.
(Je vais finir par croire que j’ai des goûts douteux? (j’adore La Porte du Paradis, gros échec là aussi. Et le 13eme Guerrier. Et je parle même pas de John Carter ou Lone Rangers pour les plus récents). Ils font tous partis des plus gros échecs du cinéma, monde cruel…).