Un très beau remake du classique de 1933, je crois que ce projet était destiné à Peter Jackson, car il a souvent répété que son film fétiche était le King Kong de 33, il en avait fait une version étant ado avec une figurine et la caméra super8 de ses parents, bref il a dû prendre un pied monumental à faire ce film, on sent son enthousiasme dans chaque plan, à travers sa mise en scène talentueuse, car il n'oublie jamais les personnages et l'émotion au milieu d'une flopée d'effets spéciaux, d'écrans verts et d'astuces pour montrer au spectateur des décors impressionnants de jungle oppressante ou du New York des années 30 qui n'était plus le même en 2005. Car Jackson aime tellement King Kong qu'il a choisi de situer l'action en 1933 comme dans le film originel, tout en glissant de nombreux clins d'oeil ; le travail accompli par son équipe est prodigieux.
Les 3h passent bien même en version longue, si l'on excepte la première partie un peu longue à New York où les personnages doivent être identifiés par le spectateur, mais dès le départ du bateau, c'est l'aventure sans frein vers l'inconnu. Les acteurs livrent de bonnes prestations, surtout Naomi Watts qui comme l'explique Jackson dans son commentaire de DVD, a un rôle quasi muet avec le gorille géant, elle est face à une créature virtuelle, tout doit passer par les regards et les expressions corporelles, de même que Jack Black se révèle très bon dans le registre dramatique.
Parmi les moments forts, on retient les séquences avec les dinosaures, notamment le fight époustouflant entre Kong et les T-Rex, un véritable exploit technique et un grand morceau de bravoure, ainsi que la séquence du ravin aux horribles bestioles. Mais l'émotion est bien présente, et on y va de sa petite larme lorsque Kong se retrouve avec Ann sur un étang gelé, dans son repaire lors d'un crépuscule poétique ou encore dans l'émouvante scène finale sur l'Empire State Building. Le personnage de Kong en lui-même est une grande réussite technique, presque entièrement réalisée en motion capture grâce à Andy Serkis, un habitué de ce procédé. N'oublions pas non plus la musique de James Newton Howard qui donne une jolie note lyrique à ce grand spectacle de qualité. Bravo PJ, ton rêve est accompli.