American Psycho
Knight of Cups raconte l’histoire d’un prince qui part à la recherche d’une perle. Malheureusement, sa jeune couronne vacille, son esprit se fissure et son identité disparait. C’est la dépression...
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le 26 nov. 2015
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Très sceptique à l'annonce du projet, je ne me suis même pas déplacé en salle pour le voir, faut dire que se taper des contre-plongées vers le Soleil et Bale qui marche les bras ballants et mal dirigé... ben ça me motivait moyen. Si j'étais médisant je dirai que Malick avait inventé avec To the Wonder le Soleil Porn, tout était prétexte à filmer l'astre solaire. De surcroit j'ai vu le film de Chris Marker sur Tarkovski expliquant que les américains filmaient le Soleil tandis que lui filmait depuis le ciel, plaçant ainsi le spectateur à la place du Soleil (ce qui est bien plus classe).
Mais en fait Knight of Cups ce n'est pas ça et je dois ranger ma langue de serpent. Alors je trouve les critiques négatives du film très vraies : "Une belle démonstration de meubles design sur fond de réalisation architecturée qui laisse froid." ou bien "Ce n'est plus un film, c'est une succession de paysages en mode aléatoire, comme ceux qui défilent sur nos écrans d'ordinateurs en veille." cependant je suis loin d'avoir détesté. Je dirai même plus, je dirai que ce film arrive à me réconcilier (bien que la réconciliation était déjà bien consommée avec Exodus ou bien The Big Short) avec Christian Bale qui n'est pas insupportable ou bien avec Cate Blanchett bien plus juste et touchante que dans Carol, même chose pour Nathalie Portman dont la carrière est loin d'être au beau fixe.
En fait Malick filme des corps, qui bien que l'on ne soit pas dans la réalité, mais plus dans un genre de rêve/souvenir, qui vivent, des corps qui rient, qui pleurent et n'hésite pas à filmer ses acteurs qui sont tous très beaux alors qu'ils ne sont pas forcément à leur avantage, mais sans trop en faire non plus. Je veux dire que lorsqu'il filme Blanchett on voit des rides s'esquisser sous ses yeux, pour Bale ou voit ses veines sur le front, ce ne sont pas des corps monolithiques, mais bel et bien des êtres qui ont un vécu malgré leur grande beauté (en toute hétérosexualité).
Je trouve le film assez vain dans le fond, ça ne raconte pas grand chose de neuf et certaines voix off ne sont pas des plus pertinentes, ainsi que tout ce qui concerne la lumière et les ténèbres, c'est bon... j'ai déjà donné avec SW7... Et je trouve que ça gâche un peu la beauté du film d'avoir des trucs pas forcément super profond alors que c'est dit super sérieusement, ben ça fait philosophie de comptoir... et je commence à en avoir un peu assez de l'apollinien.
Après le côté souvenirs effacés du film me plaît vraiment, ces bribes de vies qui s'enchaînent, se mélangent... Je trouve ça assez envoûtant et contrairement à To the Wonder ou bien Tree of Life je ne me suis pas fait chier. En fait j'explique ça car dans To the Wonder, j'ai beau ne pas trop apprécier Bale, mais Ben Affleck est bien pire niveau "je ne sais pas comment jouer et je me promène les bras ballants". Surtout que ces scènes sont moins nombreuses dans Knight of Cups. Mais aussi, comparé à Tree of Life, il n'y a pas d'histoire narrée ici qui aurait pu être sacrifée sur l'autel du Soleil Porn et du mysticisme, de la religion ou que sais-je. Ici on a juste un type qui enchaîne les conquêtes féminines (faisant une belle preuve de grossophobie ordinaire) et qui aimerait faire quelque chose de sa vie et ça suffit, on n'a pas besoin de plus. En plus les personnages ont moins l'air d'autistes que dans To the Wonder, ce qui permet de plus s'identifier au séducteur qu'est Bale. De plus la vanité du film semble faire un peu écho avec la vanité de sa vie.
Je suis donc assez surpris d'avoir aimé Knight of Cups, ou du moins pas détesté, mais on reste très loin du Nouveau monde ou bien de La ligne rouge, qui eux arrivaient à raconter des histoires plus consistantes.
J'ai apprécié également les expérimentations visuelles, que ça soit le passage en noir et blanc au début, ou bien l'utilisation de la caméra DV ou de la gopro, ça fait neuf dans le cinéma de Malick qui commençait un peu à tourner en rond.
Knight of Cups est donc une rêverie qui vaut peut-être le coup d'être vue même si on n'a pas aimé To the Wonder car plus varié dans sa mise en scène, mieux joué et moins autistique.
Créée
le 30 janv. 2016
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