Ce film d'Alan J. Pakula est une adaptation du roman éponyme de John Grisham.
Comme tous ses romans, John Grisham a écrit "L'affaire Pélican" selon la formule magique à "best seller". C'est à dire qu'on morcèle l'intrigue en une série de scènes/chapitres courts (pour ne pas fatiguer le lecteur), on découpe l'affaire en plusieurs histoires parallèles qui se rejoignent. Cela permet de maintenir l'intérêt, de montrer une logique imparable dans le déroulement de chaque histoire et de camoufler les incohérences de l'ensemble.
D'une certaine façon, on peut dire que ces romans sont bâtis comme un film, d'où les innombrables adaptations de ces "best sellers". Paradoxalement, le problème est là.
Grisham en fait trop: il éparpille façon puzzle, il disperse, il ventile (dirait Audiard). Son intrigue devient foisonnante et pose un gros problème d'adaptation aux scénaristes qui doivent simplifier pour rester intelligibles. Les ficelles apparaissent. La logique imparable du roman se fissure et malgré tout on est contraint à de lourdes explications pour justifier à la fin les bizarreries comme le coup de feu qui tue Kamel au moment où il va assassiner Darbie Shaw.
Cependant, les acteurs sont excellents. Le contraste entre le dynamisme souriant de Julia Roberts et la solidité calme de Denzel Washington fonctionne bien. Le personnage du président incompétent, presque benêt est assez plaisant. Dommage qu'on se perde dans les rouages de l'intrigue.