Imaginez.
Imaginez un film de science-fiction qui eut un succès populaire inédit. Imaginez que trois ans plus tard, une suite plus captivante encore voit le jour et attire tout autant des hordes de spectateurs assoiffés d'espace.
C'est l'histoire de la lutte du Bien contre le Mal. Mais, à l'instar du cycle infini du Yin et du Yang, il y a toujours du bien dans le mal et du mal dans le bien. Luke, ayant tout juste entraperçu les possibilités inouïes qu'offre la force, affronte trop rapidement, dans l'espoir de faire le bien, sa Némésis. L'attrait du côté obscur est puissant pour le jeune adepte du côté lumineux. D'autant qu'un des moments les plus emblématiques du cinéma le voit découvrir qui est son père. Cette phrase célèbre, réutilisée depuis, parodiée, révérée, demeure l'emblème de ce second opus plus sombre que les deux autres parties de cette trilogie. Mais l'espoir reste encore ancré dans le camp de la résistance à l'issue des épreuves passées. Et quelles épreuves !
Depuis la fabuleuse bataille dans les territoires glacés de la planète Hoth (l'avancée des quadripodes impériaux en direction des lignes rebelles est magistrale), en passant par les marécages putrides de la planète Dagobah où le jeune apprenti va s'ouvrir à la voie mystique (la découverte du vieux sage vert fût un choc pour beaucoup), et jusqu'aux nuées de la planète Bespin où la rouerie s'exerce avec éclat (Lando Calrissian est un vaurien bien sympathique), c'est une succession de scènes emblématiques.
Les personnages sont attachants, les effets spéciaux étonnants pour l'époque, les réparties acerbes du capitaine Solo savoureuses, l'univers jubilatoire. L'apparition de nombreux personnages secondaires, dont les chasseurs de primes, enrichit cet univers en devenir et qui ne cesse de croître. La stature impressionnante de Dark Vador prend de l'ampleur, ses subalternes gagnant rapidement du galon sur l'échiquier des erreurs de feu leurs prédécesseurs. Il ne fait pas bon décevoir le seigneur sith !
A l'issue d'une rencontre épique entre celui-ci et le jeune apprenti plein de bonne volonté, c'est la symphonie des cuivres qui clôture l'épisode dans un maelstrom musical qui fait frissonner le spectateur.
Une saga est née.
La science-fiction au cinéma ne sera plus jamais la même.
Une nouvelle dimension a été franchie. La force est désormais présente... et pour longtemps.