Première adaptation cinématographique des aventures du médecin capable de parler avec les animaux, L'Extravagant Docteur Dolittle est l'un des premiers gros flops au box-office de l'histoire, accompagné d'une impressionnante et chaotique production comprenant changement de réal' puis de compositeur et d'acteurs secondaires, retards incessants, explosion du budget, ambiance maussade sur le plateau (notamment dû aux brimades racistes et antisémites de Rex Harrison) et animaux capricieux. En résulte un film musical particulièrement inégal qui, au-delà de ses soucis internes, ne provoque finalement jamais que l'ennui...
D'une durée de presque 2h30, terriblement amorphe et sans réelle "chanson" mémorable (plus des répliques chantonnées), le film peut en décourager plus d'un. Basé sur trois des romans originaux de Hugh Lofting, le scénario met un temps fou à concrètement démarrer et nous sert pendant 1h30 une longue introduction où le Docteur nous explique comment il est devenu médecin pour animaux, son obligation à être végétarien et sa mission pour découvrir un escargot géant et comment il va s'y prendre pour y parvenir, accompagné de son ami Anthony (Matthew Mugg, presque aussi cabotin que Dick Van Dyke), d'une jeune aristocrate tombée sous le charme du sexagénaire (Samantha Eggar) et du petit Tommy rencontré la veille (absolument pas dirigé).
Si l'on peut saluer les décors et de rares séquences comiques réussis, les effets spéciaux ne sont malheureusement pas du même gabarit, même pour l'époque, tandis que les interminables chansonnettes peu entraînantes feront assurément s'endormir vos enfants à vitesse grand V. À noter que la chanson "Talk to the Animals" gagnera un Oscar face à "Il en faut peu pour être heureux"... No comment. Pourtant mis en scène par Richard Fleischer (20,000 lieues sous les mers, Le Voyage Fantastique...) et en dépit d'une histoire sympathiquement intéressante et très fidèle au matériau d'origine, le film n'émerveille jamais, ennuie voire agace et ne parvient pas tenir en haleine. On lui préféra sans honte l'adaptation suivante avec Eddie Murphy, sans réel rapport avec les romans mais bien plus dynamique.