Quand le scénariste de Braveheart passe derrière la caméra, c'est pour s'attaquer à la légende de l'homme au masque de fer écrite par notre cher Alexandre Dumas. En résulte un film de cape et d'épée tout simplement exaltant, fidèle à l'œuvre originale écrite par Dumas ("Le Vicomte de Bragelonne", dernier volet de la trilogie des Trois Mousquetaires) porté par une excellente mise en scène, des décors de rêve et une interprétation réussie.
Il faut dire que les moyens ont été mis pour servir ce nouveau blockbuster, de la parfaite reconstitution du Palais de Versailles au casting quatre étoiles mettant en scène Jeremy Irons, John Malkovich, Gabriel Byrne, notre Gégé Depardieu national et Leonardo DiCaprio, la star de Titanic alors en pleine ascension hollywoodienne, incarnant avec conviction le double rôle du dégueulasse roi Louis XIV et son frère jumeau réservé Philippe, emprisonné depuis des années dans une prison. Et si de nombreuses libertés ont été prises avec la réalité et quelques unes avec le roman, on ne peut rester de marbre devant ce scénario palpitant, complet et trépidant où scènes d'action explosives se mêlent à des passages plus dramatiques, le tout avec une maestria impressionnante de la part de Randall Wallace, son premier passage en tant que réalisateur étant une réussite en tous points.
On regrettera en revanche l'horrible prestation d'une Judith Godrèche à côté de la plaque et une Anne Parillaud hélas transparente face aux stars du tout Hollywood qui lui font face. Revival du genre plus réussi que l'énième adaptation des "Trois Mousquetaires" par Stephen Herek six ans plus tôt, L'Homme au masque de fer est un pur spectacle de cape et d'épée où l'action bat son plein au milieu d'une histoire passionnante et une mise en scène envolée, ce qui en fait naturellement l'une des plus grosses surprises de l'année 1998 et un excellente divertissement à ne pas louper, sans préjugés ni appréhension aucune.