Si niveau science-fiction, le cinéma a rudement préféré adapter les nombreuses œuvres de Philip K. Dick, elle n'a pourtant pas forcément délaissé un autre grand nom du domaine littéraire : Isaac Asimov. Ainsi, après La Mort des Trois Soleils, voici une autre adaptation d'une nouvelle d'Asimov intitulé "L'Homme Bicentenaire", narrant la longue vie mouvementée d'un robot qui voulait être humain. Extrêmement précis et fidèle au matériau d'origine, le long-métrage réalisé par le spécialiste ès-comédies Chris Colombus réussit le tout de force d'émouvoir et d'émerveiller en même temps.
Nous découvrons donc les deux-cent ans de vie que connaît Andrew, un androïde ménager défectueux qui se voit peu à peu doté de raison et d'émotions. De son amour pour la cadette de la famille à son désir de devenir de plus en plus humain, Andrew va parcourir les âges sans vieillir et continuer sans relâche sa quête d'humanité, quitte à voir ses "proches" disparaître ou encore faire le tour du monde. Le scénario, certes un peu trop guimauve par moments, nous réserve de belles surprises, des séquences d'émotion sincères et des parties de rigolades franchement marrantes (on n'oublie pas que le film est réalisé par Colombus).
Les effets spéciaux sont incroyablement réussis, notamment au niveau des maquillages sur Robin Williams, qui campe quant à lui un Andrew plus vrai que nature. À ses côtés, le trop rare Sam Neill, la jolie Embeth Davidtz et même le génial Oliver Platt, ici parfait en inventeur aussi fantasque que lucide. Bien entendu un peu long, L'Homme Bicentenaire retrace avec minutie ce parcours du combattant pour la vie (et la mort) d'un être sensément sans âme, sujet si cher à la plume d'Asimov. Œuvre sous-estimée et peu avantagée dans la filmographie de Robin Williams, L'Homme Bicentenaire reste pourtant un magnifique film de science-fiction.